Bienvenue à Jade, nouvelle entrante de l’année.

 

Chat numéro 8

Le jeu du chat et la souris continue avec l’aide d’un 3ème participant qui, maintenant un peu las de tenter de sauver l’imprudent animal, se lève de plus en plus mollement du canapé pour assister à l’ultime phase d’ingurgitation que le chat met une certaine ostentation à effectuer au dernier moment sous le regard du maître impuissant.

La motivation du sauveteur est proportionnelle à la température extérieure et inversement à l’heure de la journée. En d’autres termes, les chances de survie de la souris sont quasi nulles en hiver après 21 heures.

 

 

Chat numéro 9

Le jeu du chat et l’escalope est inauguré avec l’aide d’un 3ème et 4ème participants tous deux à pourchasser le voleur qui, de la poêle au grenier, cherche à effectuer l’ingurgitation en toute discrétion, heureusement en vain. Quand le repas du soir est en jeu, la motivation reste intacte quelles que soient la saison et l’heure de la journée.

 

 

Chats numéros 8 et 9

Quelle que soit sa préférence alimentaire, l’un comme l’autre, devant la vacuité de la gamelle dont il vient d’engloutir le contenu, la voit comme le reflet de la vacuité de sa vie et n’imagine comme issue que de pousser des miaulements de désespoir susceptibles d’arracher des larmes au plus insensible et de déclencher une intervention de la S.P.A. mais plus souvent de gagner une assiette à lécher.

 

 

Enfant numéro 1

Devient ou reste (les rédacteurs commencent à avoir quelques problèmes avec la chronologie) Cheffe (avec ffe, c’est sûr) du pôle réglementation générale des ouvriers de l'Etat chez Ministère des Armées, ce qui ne la protège pas d’une attaque de Covid carabinée à quelques jours de la première injection de vaccin.

Elle a eu d’abord le temps d’une petite promenade de deux jours qui la mène de Montreuil, à Honfleur. On la voit sur sa bicyclette, et la bicyclette sur un pont, toutes deux prêtes à sauter sur un arc-en-ciel (mais sans doute est-ce l’effet de la perspective), puis, après, complètement remise, sur la route de Gerardmer (ne pas prononcer le r.final) traversant la brousse qui sévit aux alentours de Meaux. Comme elle s’était essayée au parapente, on se fait confirmer qu’elle n’a pas encore pratiqué les deux disciplines en même temps (précision utile car il serait bien improbable que quelqu’un n’ait pas déjà tenté l’expérience).

Elle vient souffler quelques bougies à Malakoff dans la douceur d’une soirée de juin qu’embellit l’hortensia grimpant qui fait la gloire du jardin.

 

 

Enfant numéro 2

Toujours chez PPD, c’est une façon de parler car il n’y met plus les pieds depuis les premiers confinements, persiste aussi dans l’escalade en milieu naturel ou artificiel.

On lui offre un équipement idoine composé d’une corde et de quelques accessoires capables de garantir que le bonhomme et la corde soient solidement reliés.

A la vue des photos où on l’aperçoit tout petit au centre d’une arche avec rien en dessous, on espère avoir choisi de la bonne qualité.

Il est pris lui aussi d’une envie de voler... et de s’offrir une semaine d’initiation au parapente. Le stage s’achève par une sortie tout seul (à l’exception d’une oreillette). Finalement c’est comme l’escalade sauf qu’on est accroché à une corde qui est accrochée à une toile qui n’est accrochée à rien.

Passant de l’ai à l’eau, il s’initie en Corse à la plongée sous-marine avec sa compagne, ce qui n’empêche pas cette dernière de boucler sa thèse de pharmacie.

 

 

Enfant numéro 1 et 2

S’associent pour offrir conjointement à leur mère bouquet de fleurs et champagne, à l’occasion de sa retraite, ce qui n’est pas rien.

Viennent conjointement passer Noël sentier de la sablonnière devant des plats cuisinés par le Nôtre avec père et mère, ce qui est beaucoup.

En cette année mathématiquement neutre, rappelons qu’on a pris l’année précédente la photo des 32 x 2 = 64 et qu’on se prépare pour la suivante au 33 x 2 = 66.

 

Boulot numéro 1

L’année scolaire se déroule comme une succession de périodes agitées par les ordres et contrordres de la gestion du Covid. Les jours de télétravail sont propices à l’envoi aux parents de mails mi blog/mi compte-rendu qui permettent à certains fans de d’apprécier l’humour décalé de l’auteur(trice ?) et même d’entrevoir un peu ce qui se passe entre une institutrice et ses élèves. Les jours de présence consistent principalement à faire porter aux enfants leur précieux masque, mission d’autant plus ardue quand les parents eux-mêmes y sont réfractaires et ne s’entendent que sur une chose : inventer une allergie en s’engageant à produire un certificat qu’on attend encore (ou plus du tout, il ne faut pas exagérer).

La vie professionnelle se termine quand commencent les vacances scolaires avec quelques offrandes dont un superbe rosier Pierre de Ronsard dont la survie n’est pas garantie à ce jour et un abécédaire lu par les enfants mais plus probablement écrit par des parents, de A comme « Apprendre » (n’est-ce pas la belle mission de tous les serviteurs de l’Education Nationale ?) à Z comme. » les Zélèves » (qui peut laisser planer le doute sur la réussite de la mission) et de fines allusions aux moments marquants de la carrière de leur institutrice.

 

Après une répétition avec des collègues, on entre dans le dur : une fête presque-légale est organisée avec quelques anciens collègues et des parents triés sur le volet, plus dans la mouvance du « je me suis esclaffé à la lecture de vos mails/blogs » que du « j’ai pas arrêté de vous saouler avec la fausse allergie de ma fille ». Quelques anciens fidèles parents et élèves sont aussi de la partie. Il se dit dans le quartier que des omissions volontaires ou non seraient à l’origine de sévères rancunes des exclus envers les élus.

L’époux de la jeune retraitée ayant obtenu son droit d’entrée se rend sur place, mais, las sans doute d’expliquer que, aussi flatteur que cela puisse paraître, non, il ne faut pas l’appeler « Monsieur Blondot », et surtout il est attendu pour un spectacle au théâtre 71 de Malakoff (Scène Nationale), il s’éclipse assez rapidement.

Il est rappelé au téléphone à 22 heures sur le thème « c’est pas fini, tu devrais revenir », puis à plusieurs heures avancées de la nuit par des convives qu’on imagine dans un l’état qui l’est tout autant et réaffirment « c’est pas près d’être fini, tu devrais revenir ».

Quelques vidéos montrent que l’acmé de la fête pourrait avoir pris la forme, vers quatre heures du matin, d’une danse des canards exécutée, comme tout le reste sous les regards des membres de l’ambassade de Corée du Nord, proche mais discret voisin qui n’y trouva rien à redire (mais cherche peut-être encore à décoder le sens caché de cette étrange manifestation).

 

 

Boulot numéro 2

Les faits marquants de cette rubrique se produiront principalement en 2022 mais on notera cependant que le PDG d’Orange, Stéphane Richard, est condamné, le 24 novembre, à un an de prison avec sursis et 50 000 euros d’amende par la cour d’appel de Paris, pour complicité de détournement de fonds publics dans le processus d’arbitrage dit « de l’affaire Tapie » en 2008. Sa démission est vite acceptée, et dans un langage qui reste fleuri, il ne se gène pas pour dire à la radio ce qu’il pense du Président de la République et de sa ministre de tutelle d’alors.

Cela n’empêche pas une dirigeante actuelle de l’entreprise d’annoncer très satisfaite qu’on a délivré des savings.(en clair, on a réussi à en mettre à gauche).

 

 

Vaste monde cruel

Le 4 octobre, 5 ans après les panama papers, l’affaire pandora papers montre que les problèmes d’évasion fiscale n’ont pas miraculeusement disparu, et le 6 octobre, le rapport « Jean-Marc Sauvé », fait état de 330 000 victimes de violences sexuelles par des religieux ou dans des lieux ecclésiaux depuis 1950. C’est vraiment la semaine des scoops…

 

Ca venait de Chine probablement, d’un pangolin peut-être, c’est toujours là, et c’est difficile à suivre dans son évolution comme dans les contraintes que ça apporte (d’autant que les rédacteurs commencent à avoir quelques problèmes avec la chronologie). Tout le monde sait mais maintenant que c’est la Covid-19 mais dit « le covid ».

D’antigénique en PCR, de fermeture en ouverture, de confinement en couvre-feu, de FFP2 en vaccin (enfin, mais donc d’Astrzeneca en Pfizer), on se retrouve un matin du 19 juin à descendre « en ville » (si on peut appeler comme ça la sympathique place du 11 novembre de Malakoff) pour boire un café symboliquement délicieux accompagné d'un croissant. L’évènement parait si extraordinaire qu’il est immortalisé par un selfie.

 

On accorde volontiers deux points positifs à ce petit virus. Il nous a permis d’apprendre l’alphabet grec même partiellement avec l’apparition de nouvelles stars comme le delta et l’omicronne (on sait maintenant que dire « omicron » est parfaitement ringard), le lambda, comme à son habitude reste tout à fait anonyme. Et, il a amené à l’interdiction de consommation d’aliments et de boissons dans les salles de cinéma. On peut se demander si l’apprentissage de l’alphabet grec sera d’une grande utilité après, en revanche on profite dès maintenant de ne plus être dérangé par les « crounch crounch » des voisins au moment où Bradley Cooper trahit Rooney Mara et embrasse Cate Blanchett, ni par ses propres « floc floc » quand, en quittant la salle, on ne peut pas éviter de marcher dans des restes de pop-corn.

 

On mettra dans les points négatifs de se trouver fortuitement et fortement en accord avec la sortie du président qui annonce qu’il fera tout pour emm.. les non vaccinés, ce qui bouscule un certain nombre de convictions profondes concernant notre relation avec le personnage.

 

LE 27 décembre, on se réjouit encore pour Mauricette qui a droit à son deuxième quart d’heure de célébrité Warholien quand les journaux télévisés repassent le film de sa vaccination immortalisée juste un an avant.

 

On perd Patrick Juvet,, Jim Steinman compositeur pour Bonnie Tyler et surtout de hard-rock symphonique (concrètement Meat Loaf), Tim Bogert, le 2ème B de BBA, souvent classé 2ème meilleur bassiste par les lecteurs de certains magazines spécialisés derrière l’indétrônable McCartney dont on peut penser qu’il doit plus sa place à l’ensemble de son œuvre qu’à ses talents sur une 4 cordes, Phil Spector, producteur compositeur, mi-fou mi-génial et complètement assassin à qui McCartney n’a jamais pardonné d’avoir ajouté des « female voices » sur the long and winding road, peut-être parce que Lennon continuait à faire appel à lui ?, Jean-Pierre Bacri, Morice Benin, surtout connu pour le ô de son prénom, Julos Beaucarne hélas méconnu, Chick Corea, pianiste scientologiste, Tonton David, Philippe Chatel, dont la Lili (bien qu’j’sois pas le seul à qui tu dises oui) nous aura plus fait rêver que l’Emilie, Bunny Wailer, compagnon oublié de Peter Tosh et Bob Marley, qui a pourtant donné son nom au groupe, Philip Mountbatten, le moins rock’n’roll de cette liste, Bertrand Tavernier, Jacqueline Caurat, présentatrice pendant 22 ans de la trépidante émission Télé-Philatélie, Romain Bouteille, fondateur du café de la gare et un des rares à avoir oser dire du mal de Coluche, Jean-François Stévenin, Jean-Yves Charles Lambert plus connu sous l’élégant pseudonyme de Lafesse, Charlie Watts, le batteur de rock n roll qui n’aimait que le jazz, Míkis Theodorákis, Jean-Claude Carrière, qu’on excuse d’avoir massacré le texte de Rostand pour le Cyrano de Rappeneau (“Il y a du boulot…” aurait-il dit après avoir assisté à la pièce), Étienne Mougeotte, ex militant à l'UNEF, Desmond Tutu, Jean-Paul Belmondo, dans la bouche de qui Louis Malle dans le Voleur met cette réplique peut-être empruntée à Jules Vallès « La mort n’est pas une excuse », le 28 décembre Grichka Bogdanoff présentateur télé scientifique en tenue de cosmonaute, que les présentateurs télé reconnaissent universellement comme présentateur télé et les scientifiques comme présentateur télé, Bernard Tapie dont on entend dire qu’il aurait dit qu’il souhaitait tenir jusqu’au résultat de son procès en appel ; cela lui fait un premier et dernier point commun avec nous ; il s’échappe cependant trois jours avant, et rappelons que la mort n’est pas une excuse.

 

 

Voyages et sédentarité

Tout commencerait et ne commence pas par les traditionnelles vacances à la montagne qu’on va passer à la mer, au grand Hôtel de Cabourg où plane l’ombre de Marcel (celui qu’on est supposé relire dès qu’on a cinq minutes à occuper). L’endroit est coquet, et confinement oblige, le service est en chambre (vite préféré à la solution du jambon beurre à emporter, acheté à l’extérieur avant 18 heures). Bien que le coût global soit finalement bien inférieur à celui du séjour de ski, on fait quelques économies de bout de chandelle en préférant le petit vin du petit caviste en bas au grand vin du grand hôtel.

 

Le 16 mars, reste traditionnellement consacré à une célébration qui n’aura pas lieu au restaurant mais bien à Malakoff avec cravate, tailleur et plats cuisinés de chez le Nôtre, il est sympa ce petit épicier, on re-fera appel à lui (voir plus haut et plus bas, et en plus on peut ré-utiliser les verrines).

 

On passe à Ault où la baignoire qui trône au milieu de la chambre peut aussi servir à poser les plateaux repas des clients toujours confinés. On se fait inviter à un barbecue dans une longère normande perdue mais heureusement aimablement peuplée d’où l’on rentre dans une Twingo conduite par l’enfant numéro 2 dont c’est le quasi baptême depuis qu’il a son permis.

 

A l’été, les circonstances ne permettent pas encore de quitter la France dans des conditions sereines et d'aller s’en jeter un (whisky) ou une (guinness) dans un pub ni irlandais comme souvent ni écossais comme exceptionnellement prévu. On va donc promener ses passes sanitaires du côté de Mont-Dore, Brioude et autres lieux qui sentent le terroir...

 

Au Puy-en-Velay, on gravit fièrement les 268 marches qui mènent en haut du "rocher Saint-Michel" et sa chapelle. On se promène le long du chemin de ronde sans trop regarder en bas, et on redescend en ne sachant plus où regarder (que ceux qui n’ont jamais eu le vertige demandent aux autres de leur expliquer). Au fond, on aperçoit la statue de la vierge et de l'enfant Jésus, qui bénit la ville et dont on a pu entendre ou lire plusieurs fois qu’elle le tient dans la main droite (donc pas du côté du cœur) car sinon la main de l’enfant lui cacherait le visage. Vous pouvez relire si vous n’avez pas compris, moi je dis que le sculpteur s’est pas trop foulé (et comment ils ont fait les autres ?).

Au Puy, toujours point de départ de la route de Compostelle, on tombe sur cette annonce rassurante « St Jacques express : besoin d’un produit pour vos randonnées ? Nous vous livrons le lendemain sur le chemin jusqu’à Conques pour 8 EUR seulement renseignement en magasin ». Même le métier de pèlerin n’est plus ce qu’il était.

 

Comme on connaît des Auvergnats (fouchtra), s’improvise une rencontre à 4 couples qui se réduira à 3 pour raison médicale.

En guise de double clin d’œil, on fait livrer 4 bocaux (le 4ème sera consommé ultérieurement) de Baba au rhum de l’épicerie de la Tour d’argent pour une joyeuse équipe persuadée que nous ne connaissons qu’un seul dessert un qu’un seul restaurant.

On vient aussi avec deux bouteilles de « la légendaire confinée », vin du Cantal vieilli et vendu sur les bords du Lac des Graves (15590 Lascelle) au fond duquel il est réputé avoir passé une année entière à barboter et dont la presse spécialisée affirme « Au nez, déjà, il a évolué : il est plus délicat. Le gamay (qui compose ce vin pour moitié, avec du pinot noir) a presque entièrement disparu. Les experts convives confirment « ouais, il se laisse boire ton pinard »

 

On se risque in extrémis tenter par une escapade madrilène. Alors qu’on nous a vanté les mérites du passe sanitaire européen et son mode « spécial frontière » (tu cliques le machin et ça affiche ta date de naissance), le premier obstacle à Orly s’avère être la présentation à l’hôtesse d’enregistrement d’un document spécialement espagnol dont tout le monde a reçu les modalités de fabrication en même temps que la réservation d’avion. A voir les passagers agglutinés dans le recoin des punis taper fébrilement sur leur téléphone mobile, on doute de l’universalité du message. La solidarité jouant à plein, on se fait des copains avec qui on échange ce qu’on doit répondre à la 2ème question de la 3ème page contre la réponse à la 17ème de la 5ème page. A la fin, comme il est impossible de scanner le passe sanitaire qu’on a sur propre son téléphone, on finit par une page de déclaration sur l’honneur qui envoie par mail un QR code qu’on montre à l’hôtesse en croisant les doigts. On embarque en rêvant à ce système qui fait plus confiance à une affirmation invérifiable qu’à une preuve française, et on débarque sous une pluie battante qui nous pousse dans le premier troquet venu où la télé montre des types en maillot uni qui courent pour prendre un ballon à d’autres en maillot rayé. Comme dans la salle, les convives poussent des oh et des ah de façon désynchronisée en mangeant des tapas, on comprend qu’il s’agit d’une lutte sans merci entre deux équipes locales. On est dans l’ambiance. On se perdra plus tard à la recherche des adresses du Routard mais on se retrouvera quand même dans une ambiance jeune-techno-branché à siroter un Moscow mule et une margherita bien glacés sur un rooftop exposé aux vents d’hiver.

 

 

Musique et autres distractions

23 juin, à un jour près, et parce que la 2ème dose ne sera efficace que le lendemain, on a droit à inaugurer le machin qu’on met dans le nez, qui fait pleurer et qui prouve qu’on n’est pas malade et dont d’aucuns useront et abuseront tant que ce sera offert par les autres, ceux qui se sont fait planter une aiguille dans le bras trois fois pour toutes. Tout cela pour assister enfin au concert d’Alain Souchon dont le billet porte la date de la programmation originale : 17 mai 2020 ! Sur scène, le quasi octogénaire bondit de cour à jardin et de haut en bas tel un Mick Jagger.

A Malakoff, dans le sentier même, l’animation annuelle des serres municipales est agrémentée d’un concert de blues où le musicien chante d’une voix lascive mais anglaise le vieux blues Candy man dont il vend opportunément la traduction en français « Ses sucettes ne fondent pas dans la bouche mais durcissent, c’est pourquoi les dames disent voici le candy man ». Hasard ou inspiration pour Gainsbourg ?

 

Au new morning, (comme d’habitude) Elliott Murphy résident en France depuis 30 ans explique avec des phrases françaises qui se terminent le plus souvent en anglais qu’il n’est pas monté sur scène depuis quatorze mois. Il en joue chaque fois qu’il se plante (14 months !!!). Rétrospectivement on lui conseillerait d’essayer au moins de franciser son prénom, au cas où…

 

Au grand rex, Patti Smith dont l’enthousiasme reste intact dépense beaucoup de son énergie dans ses prouesses vocales mais sait en garder suffisamment pour faire ses nattes en fin de concert.

 

On annonce un concert en ligne de Bob Dylan pour le 19 juillet. Pour une somme qui paraît modique vu l’importance de l’évènement à quiconque considère l’évènement comme important, mais sans doute exagérée à quiconque préfère Florent Pagny (au hasard), on se connecte donc où il faut quand il faut en tenant compte du décalage horaire avec un paquet d’amateurs cosmopolites qui attendent l’artiste en échangeant des pensées aussi définitives que « j’ai hâte », « quelle chance », « j’espère qu’il va chanter desolation row ». A l’heure dite le vieux barde (c’est la périphrase généralement consacrée de nos jours, sinon des journalistes plus imaginatifs peuvent dire  « le créateur de blowing in the wind » ou « le prix Nobel de littérature » ou « celui qui fut un des chantres de la contre-culture des années 1960 ») donc le gars arrive en noir et blanc et en veste noire sur chemise blanche dans une atmosphère enfumée par les consommateurs d’un faux petit bouge genre taverne mexicaine louche, et planqué derrière quelques faux ou vrais micros toujours destinés à ce qu’on ne voit pas trop sur son visage des ans l’irréparable outrage. Il chante accompagné de quelques inconnus masqués (tendance Covid). Après la première chanson, la lumière s’éteint totalement (comme sur scène où on l’aperçoit parfois trépigner pour se dégourdit les jambes) mais comme il réapparait en veste blanche sur chemise noire, on comprend subtilement que le spectacle n’est peut-être pas en direct. Qu’à cela ne tienne, une heure de Dylan inédit ça ne se refuse pas. On ne reste pas trop connecté pour suivre les pensées post-concert comme « j’avais hâte », « quelle chance nous eûmes », « dommage, qu’il n’ait pas chanté desolation row ».

On n’est pas long à apprendre que le prix Nobel de littérature reprend ses tournées en décembre et commence par New-York (NY). Branle-bas de combat, on essaie conjointement de se renseigner sur les modalités étazuniennes en termes d’accueil d’immigrés européens nécessairement suspects de trimbaler des cochonneries qu’eux-mêmes n’auraient jamais attrapées sinon, sur les places encore disponibles aux concerts du créateur de blowing in the wind , et sur le lieu du concert (ça a l’air simple si on a un hôtel à times square, il y a qu’un changement). Mais le temps passe vite et les disponibilités fondent. Jusqu’à ce qu’on découvre un beau matin que les seules places restantes sont pour « accompagnant handicapé », sans place pour handicapé. N’ayant pas la certitude que le handicapé est fourni avec la place ni que l’accueil à la frontière serait à la hauteur de nos efforts, on remet à plus tard notre visite à celui qui fut un des chantres de la contre-culture des années 1960. C’est dommage finalement, de times square, on pouvait même y aller à pied.

 

 

On n’a que l’âge de ses artères

Sans trop insister sur les aventures cardio-vasculaires des uns et des autres, notons une mention spéciale à un amateur de foot qui se fait héliporter depuis son stade préféré (qui n’est pas le chaudron) jusqu’à l’hôpital de Saint Etienne pour une pose de stents (pour les nuls, renseignez-vous, ça vous servira un jour) plutôt que de venir déguster des babas au rhum avec les copains.

César du meilleur suspens à une ex-institutrice toujours Malakoffiote – ex-aequo avec quelques médecins qui l’ont bien aidée- qui juge plus sage de passer un petit check-up cardio pour se mettre au sport et se retrouve d’examen en examen avec une artère bouchée à 80% sous réserve d’une confirmation par coronographie. Qui a lieu le 28 décembre avec la seule alternative possible : stent tout de suite ou pontage plus tard ? On ressort avec une troisième solution qu’on peut résumer : vous n’avez rien vous pouvez jeter le dossier. La chute est un peu faible mais pas décevante.

 

 

Travaux et réparations

On reçoit finalement de l’assurance un rapport qui annonce que « la matérialité n’a pas été constatée puisque les désordres ont été repris » (pour les nuls ça veut dire que, en ayant ras la casquette de trouver de l’eau dans la pièce, on a fait les travaux sans attendre leur argent), mais que (sonnez hautbois, résonnez musettes) « la responsabilité décennale de TDM est engagée »  Le tout accompagné d’un gentil mot qui indique que l’on recevra le chèque correspondant au travaux sous réserve de renvoyer au préalable une quittance par laquelle on s’engage à ne plus les embêter avec nos petits problèmes pour au moins sept générations et les 99 ans qui suivent. (Une quittance, c’est pas après qu’on soit quittes ?).

 

Par une triste de nuit de tempête, le superbe hortensia grimpant qui faisait la gloire du jardin arrête de grimper et s’abat dans la pelouse qui ne fait pas encore la gloire du jardin. Le petit coin de verdure de l’autre côté de la rue est débarrassé de ses deux bouleaux malades par un élagueur professionnel qui les laisse s’écrouler sur la barrière (qu’il achève à la scie électrique) et s’inquiète qu’après l’avoir filmé (par pure nostalgie) nous vienne l’idée d’aller poster sur facebook. On le rassure en lui affirmant qu’il n’a pas la notoriété suffisante et que le scandale reste de dimension modeste.

Tous les espoirs de verdure reposent maintenant sur le rosier Pierre de Ronsard récemment replanté, ce qui est une bien grande responsabilité pour un petit être qui devra se débrouiller tout seul dans la vie.

 

 

Errare humanum est

confinés sous sommes.

 

 

31

Se passe à Malakoff avec des copains et des plats le Nôtre qu’on est toujours contents de retrouver.

 


 

 

 

 

Projets et voyages

Millepied  encore reporté au 24 septembre, on espère que quand  viendra (si vient) son heure, il saura encore bondir sur scène (Seine) comme il bondit de date en date, au moins aussi bien voire mieux que Souchon.

Peut-être l’Ecosse enfin, l’Irlande encore, ou Ibiza, il paraît qu'en été ce n'est pas comme en hiver.

 

Vaste monde cruel

Il se dit, mais il n’est pas avéré que, outre un certain pangolin qui a bon dos (un peu rugueux), la prolifération du delta et de l’omicron serait due à l’immensité de la bêtise humaine en général et à l’irresponsabilité de certains Chinois en particulier. Concernant le Dakar, qui n’est pas un variant des précédents, il reste peu de doute sur le fait qu’on peut innocenter le pangolin. Après un attentat terroriste, et des tonneaux très télégéniques « sans conséquence physique pour les deux équipages » qu’on peut se re-passer en boucle sur LCI (« ouah les mecs, les risques qu’ils prennent, trop forts ! ») on apprend qu’un passager a été blessé et transporté conscient à l’hôpital de Jeddah (ouest) pendant que son voisin le pilote, un gamin de vingt, ans est mort.

 

On perd encore Dimitri, auteur de bande dessinée que (bien que n’ayant finalement aucun ouvrage paru sous son vrai nom) on persiste à classer à M comme Mouminoux dans notre bédéthèque, puis Mézières dessinateur de Valérian, qu’on classe un peu devant., Meat Loaf né Marvin Lee Aday chanteur et acteur américain qui doit beaucoup à son compositeur Steinman meurt le 20 janvier 9 mois après le susnommé, et plus fort, tout juste six jours après son jumeau, le 3 janvier 2022, Igor Bogdanoff que faute de place et d’information sérieuse, on ne différenciera de son frère que par l’année de sa disparition.

 

 

Boulot numéro 2

On a tout prévu.

D’arriver avec un gros bloc de papier sous le bras, et commencer par « rassurez-vous je ne vais pas faire un discours ». Et après un temps d’arrêt « … juste vous raconter ma vie ».

Après un passage un peu long et pénible, on terminera par la séquence émotion « merci, ça me fait très plaisir que vous soyez-là, j’ai rencontré des gens formidables pendant mon passage à Orange »… « Dommage qu’ils n’aient pas pu venir aujourd'hui ». (note de bas de page : « travailler l’intonation pour que les moins vifs comprennent le second degré »).

On avait tout prévu, ça s’appelle faire un pot de départ et ça permet d’annoncer qu’on quitte la vie professionnelle, le 31 janvier, par exemple. On n’avait juste pas prévu que ce pot ne pourrait pas se faire.

On propose de le remplacer par un morceau de galette qu’on servira froide afin d’éviter d’abuser de convivialité dont les instants sont pratiquement interdits. (Pour les nuls un instant de convivialité en entreprise c’est quand on boit un coup ensemble et qu’on plonge les mains dans le même tas de cacahuètes).

 

 

 

 

 

Parent numéro 1 : Hélène. Bisous et bonne année (un peu tard).

 

 

 

 

Parent numéro 2 : Didier. Bisous et bonne santé (il n’est jamais trop tard).