Bienvenue
à Jade, nouvelle entrante de l’année.
Chat
numéro 8
Le jeu du chat et la souris
continue avec l’aide d’un 3ème participant qui, maintenant un peu las de tenter
de sauver l’imprudent animal, se lève de plus en plus mollement du canapé pour
assister à l’ultime phase d’ingurgitation que le chat met une certaine ostentation
à effectuer au dernier moment sous le regard du maître impuissant.
La motivation du sauveteur est proportionnelle
à la température extérieure et inversement à l’heure de la journée. En d’autres
termes, les chances de survie de la souris sont quasi nulles en hiver après 21
heures.
Chat
numéro 9
Le jeu du chat et l’escalope est
inauguré avec l’aide d’un 3ème et 4ème participants
tous deux à pourchasser le voleur qui, de la poêle au grenier, cherche à effectuer
l’ingurgitation en toute discrétion, heureusement en vain. Quand le repas du
soir est en jeu, la motivation reste intacte quelles que soient la saison et l’heure
de la journée.
Chats
numéros 8 et 9
Quelle que soit sa préférence alimentaire,
l’un comme l’autre, devant la vacuité de la gamelle dont il vient d’engloutir
le contenu, la voit comme le reflet de la vacuité de sa vie et n’imagine comme
issue que de pousser des miaulements de désespoir susceptibles d’arracher des
larmes au plus insensible et de déclencher une intervention de la S.P.A. mais plus
souvent de gagner une assiette à lécher.
Enfant
numéro 1
Devient ou reste (les rédacteurs
commencent à avoir quelques problèmes avec la chronologie) Cheffe (avec ffe, c’est sûr) du pôle réglementation générale des
ouvriers de l'Etat chez Ministère des Armées, ce qui
ne la protège pas d’une attaque de Covid carabinée à quelques jours de la première
injection de vaccin.
Elle a eu d’abord le temps d’une
petite promenade de deux jours qui la mène de Montreuil, à Honfleur. On la voit
sur sa bicyclette, et la bicyclette sur un pont, toutes deux prêtes à sauter
sur un arc-en-ciel (mais sans doute est-ce l’effet de la perspective), puis, après,
complètement remise, sur la route de Gerardmer (ne pas
prononcer le r.final) traversant
la brousse qui sévit aux alentours de Meaux. Comme elle s’était essayée au parapente,
on se fait confirmer qu’elle n’a pas encore pratiqué les deux disciplines en même
temps (précision utile car il serait bien improbable que quelqu’un n’ait pas
déjà tenté l’expérience).
Elle vient souffler quelques bougies à Malakoff dans
la douceur d’une soirée de juin qu’embellit l’hortensia grimpant qui fait la
gloire du jardin.
Enfant
numéro 2
Toujours chez PPD, c’est une façon de parler car il
n’y met plus les pieds depuis les premiers confinements, persiste aussi dans l’escalade
en milieu naturel ou artificiel.
On lui offre un équipement idoine composé d’une corde
et de quelques accessoires capables de garantir que le bonhomme et la corde
soient solidement reliés.
A la vue des photos où on l’aperçoit tout petit au
centre d’une arche avec rien en dessous, on espère avoir choisi de la bonne qualité.
Il est pris lui aussi d’une envie de voler... et de s’offrir
une semaine d’initiation au parapente. Le stage s’achève par une sortie tout seul
(à l’exception d’une oreillette). Finalement c’est comme l’escalade sauf qu’on est accroché à une corde qui est accrochée à une
toile qui n’est accrochée à rien.
Passant de l’ai à l’eau, il s’initie en Corse à la
plongée sous-marine avec sa compagne, ce qui n’empêche pas cette dernière de boucler
sa thèse de pharmacie.
Enfant
numéro 1 et 2
S’associent pour offrir conjointement à leur mère bouquet
de fleurs et champagne, à l’occasion de sa retraite, ce qui n’est pas rien.
Viennent conjointement passer Noël sentier de la
sablonnière devant des plats cuisinés par le Nôtre avec père et mère, ce qui est
beaucoup.
En cette année mathématiquement neutre, rappelons qu’on a pris
l’année précédente la photo des 32 x 2 = 64 et qu’on se prépare pour la
suivante au 33 x 2 = 66.
Boulot numéro 1
L’année scolaire se déroule comme
une succession de périodes agitées par les ordres et contrordres de la gestion du
Covid. Les jours de télétravail sont propices à l’envoi aux parents de mails mi
blog/mi compte-rendu qui permettent à certains fans de d’apprécier l’humour décalé
de l’auteur(trice ?) et
même d’entrevoir un peu ce qui se passe entre une institutrice et ses élèves. Les
jours de présence consistent principalement à faire porter aux enfants leur
précieux masque, mission d’autant plus ardue quand les parents eux-mêmes y sont
réfractaires et ne s’entendent que sur une chose : inventer une allergie
en s’engageant à produire un certificat qu’on attend encore (ou plus du tout, il
ne faut pas exagérer).
La vie professionnelle se termine quand
commencent les vacances scolaires avec quelques offrandes dont un superbe rosier
Pierre de Ronsard dont la survie n’est pas garantie à ce jour et un abécédaire
lu par les enfants mais plus probablement écrit par des parents, de A comme « Apprendre »
(n’est-ce pas la belle mission de tous les serviteurs de l’Education Nationale ?)
à Z comme. » les Zélèves » (qui peut laisser
planer le doute sur la réussite de la mission) et de fines allusions aux
moments marquants de la carrière de leur institutrice.
Après une répétition avec des
collègues, on entre dans le dur : une fête presque-légale est organisée avec
quelques anciens collègues et des parents triés sur le volet, plus dans la
mouvance du « je me suis esclaffé à la lecture de vos mails/blogs »
que du « j’ai pas arrêté de vous saouler avec la
fausse allergie de ma fille ». Quelques anciens fidèles parents et élèves sont
aussi de la partie. Il se dit dans le quartier que des omissions volontaires ou
non seraient à l’origine de sévères rancunes des exclus envers les élus.
L’époux de la jeune retraitée ayant
obtenu son droit d’entrée se rend sur place, mais, las sans doute d’expliquer
que, aussi flatteur que cela puisse paraître, non, il ne faut pas l’appeler « Monsieur
Blondot », et surtout il est attendu pour un
spectacle au théâtre 71 de Malakoff (Scène Nationale), il s’éclipse assez
rapidement.
Il est rappelé au téléphone à 22 heures
sur le thème « c’est pas fini, tu devrais revenir »,
puis à plusieurs heures avancées de la nuit par des convives qu’on imagine dans
un l’état qui l’est tout autant et réaffirment « c’est pas près d’être fini,
tu devrais revenir ».
Quelques vidéos montrent que l’acmé
de la fête pourrait avoir pris la forme, vers quatre heures du matin, d’une
danse des canards exécutée, comme tout le reste sous les regards des membres de
l’ambassade de Corée du Nord, proche mais discret voisin qui n’y trouva rien à
redire (mais cherche peut-être encore à décoder le sens caché de cette étrange
manifestation).
Boulot
numéro 2
Les faits marquants de cette rubrique se produiront
principalement en 2022 mais on notera cependant que le PDG d’Orange, Stéphane
Richard, est condamné, le 24 novembre, à un an de prison avec sursis et
50 000 euros d’amende par la cour d’appel de Paris, pour complicité
de détournement de fonds publics dans le processus d’arbitrage dit « de l’affaire
Tapie » en 2008. Sa démission est vite acceptée, et dans un langage
qui reste fleuri, il ne se gène pas pour dire à la radio ce qu’il pense du
Président de la République et de sa ministre de tutelle d’alors.
Cela
n’empêche pas une dirigeante actuelle de l’entreprise d’annoncer très
satisfaite qu’on a délivré des savings.(en clair, on a réussi à en mettre à gauche).
Vaste monde cruel
Le 4 octobre, 5 ans après les
panama papers, l’affaire pandora
papers montre que les problèmes d’évasion fiscale n’ont
pas miraculeusement disparu, et le 6 octobre, le rapport « Jean-Marc Sauvé »,
fait état de 330 000 victimes de violences sexuelles par des
religieux ou dans des lieux ecclésiaux depuis 1950. C’est vraiment la
semaine des scoops…
Ca venait de
Chine probablement, d’un pangolin peut-être, c’est toujours là, et c’est
difficile à suivre dans son évolution comme dans les contraintes que ça apporte
(d’autant que les rédacteurs commencent à avoir quelques problèmes avec la chronologie).
Tout le monde sait mais maintenant que c’est la Covid-19 mais dit « le
covid ».
D’antigénique en PCR, de fermeture en ouverture, de
confinement en couvre-feu, de FFP2 en vaccin (enfin, mais donc d’Astrzeneca en Pfizer), on se retrouve un matin du 19 juin à
descendre « en ville » (si on peut appeler comme ça la sympathique place
du 11 novembre de Malakoff) pour boire un café symboliquement délicieux accompagné
d'un croissant. L’évènement parait si extraordinaire qu’il est immortalisé par un
selfie.
On accorde volontiers deux points positifs à ce
petit virus. Il nous a permis d’apprendre l’alphabet grec même partiellement
avec l’apparition de nouvelles stars comme le delta et l’omicronne
(on sait maintenant que dire « omicron » est parfaitement ringard), le
lambda, comme à son habitude reste tout à fait anonyme. Et, il a amené à l’interdiction
de consommation d’aliments et de boissons dans les salles de cinéma. On peut se
demander si l’apprentissage de l’alphabet grec sera d’une grande utilité après,
en revanche on profite dès maintenant de ne plus être dérangé par les « crounch crounch » des
voisins au moment où Bradley Cooper trahit Rooney Mara et embrasse Cate Blanchett, ni par
ses propres « floc floc » quand, en quittant
la salle, on ne peut pas éviter de marcher dans des restes de pop-corn.
On mettra dans les points négatifs de se trouver fortuitement
et fortement en accord avec la sortie du président qui annonce qu’il fera tout pour
emm..
les non vaccinés, ce qui bouscule un certain nombre de
convictions profondes concernant notre relation avec le personnage.
LE 27 décembre, on se réjouit encore
pour Mauricette qui a droit à son deuxième quart d’heure de célébrité Warholien
quand les journaux télévisés repassent le film de sa vaccination immortalisée
juste un an avant.
On perd Patrick Juvet,, Jim Steinman compositeur pour
Bonnie Tyler et surtout de hard-rock symphonique (concrètement Meat Loaf), Tim Bogert, le 2ème B de BBA, souvent classé
2ème meilleur bassiste par les lecteurs de certains magazines
spécialisés derrière l’indétrônable McCartney dont on peut penser qu’il doit
plus sa place à l’ensemble de son œuvre qu’à ses talents sur une 4 cordes, Phil Spector, producteur compositeur, mi-fou
mi-génial et complètement assassin à qui McCartney n’a jamais pardonné d’avoir
ajouté des « female voices »
sur the long and winding road, peut-être parce
que Lennon continuait à faire appel à lui ?, Jean-Pierre Bacri, Morice Benin,
surtout connu pour le ô de son prénom, Julos
Beaucarne hélas méconnu, Chick Corea, pianiste scientologiste,
Tonton David,
Philippe
Chatel, dont la Lili (bien qu’j’sois pas le seul à qui tu dises
oui) nous aura plus fait rêver que l’Emilie, Bunny Wailer, compagnon
oublié de Peter Tosh et Bob Marley, qui a pourtant
donné son nom au groupe, Philip Mountbatten, le moins rock’n’roll de
cette liste, Bertrand Tavernier, Jacqueline Caurat, présentatrice pendant 22 ans de la
trépidante émission Télé-Philatélie, Romain
Bouteille, fondateur du café de la gare et un des rares à
avoir oser dire du mal de Coluche, Jean-François Stévenin,
Jean-Yves Charles Lambert plus connu sous l’élégant pseudonyme de Lafesse, Charlie Watts,
le batteur de rock n roll qui n’aimait que le jazz, Míkis Theodorákis, Jean-Claude Carrière, qu’on excuse d’avoir
massacré le texte de Rostand pour le Cyrano de Rappeneau
(“Il y a du boulot…” aurait-il dit après avoir assisté à la pièce), Étienne Mougeotte, ex
militant à l'UNEF, Desmond Tutu, Jean-Paul Belmondo, dans la bouche de qui Louis
Malle dans le Voleur met cette réplique peut-être empruntée à Jules
Vallès « La mort n’est pas une excuse », le 28
décembre
Grichka Bogdanoff
présentateur télé scientifique en tenue de cosmonaute, que les présentateurs
télé reconnaissent universellement comme présentateur télé et les scientifiques
comme présentateur télé, Bernard
Tapie dont on entend dire qu’il aurait dit qu’il souhaitait tenir jusqu’au résultat
de son procès en appel ; cela lui fait un premier et dernier point commun
avec nous ; il s’échappe cependant trois jours avant, et rappelons que la mort
n’est pas une excuse.
Voyages et sédentarité
Tout commencerait et ne commence
pas par les traditionnelles vacances à la montagne qu’on va passer à la mer, au
grand Hôtel de Cabourg où plane l’ombre de Marcel (celui qu’on est supposé relire
dès qu’on a cinq minutes à occuper). L’endroit est coquet, et confinement oblige,
le service est en chambre (vite préféré à la solution du jambon beurre à
emporter, acheté à l’extérieur avant 18 heures). Bien que le coût global soit finalement
bien inférieur à celui du séjour de ski, on fait quelques économies de bout de
chandelle en préférant le petit vin du petit caviste en bas au grand vin du
grand hôtel.
Le 16 mars, reste
traditionnellement consacré à une célébration qui n’aura pas lieu au restaurant
mais bien à Malakoff avec cravate, tailleur et plats cuisinés de chez le Nôtre,
il est sympa ce petit épicier, on re-fera appel à lui
(voir plus haut et plus bas, et en plus on peut ré-utiliser les verrines).
On passe à Ault où la baignoire qui
trône au milieu de la chambre peut aussi servir à poser les plateaux repas des
clients toujours confinés. On se fait inviter à un barbecue dans une longère normande
perdue mais heureusement aimablement peuplée d’où l’on rentre dans une Twingo conduite
par l’enfant numéro 2 dont c’est le quasi baptême depuis
qu’il a son permis.
A l’été, les circonstances ne
permettent pas encore de quitter la France dans des conditions sereines et
d'aller s’en jeter un (whisky) ou une (guinness) dans
un pub ni irlandais comme souvent ni écossais comme exceptionnellement prévu. On
va donc promener ses passes sanitaires du côté de Mont-Dore, Brioude et autres
lieux qui sentent le terroir...
Au Puy-en-Velay, on gravit fièrement
les 268 marches qui mènent en haut du "rocher Saint-Michel" et sa chapelle.
On se promène le long du chemin de ronde sans trop regarder en bas, et on redescend
en ne sachant plus où regarder (que ceux qui n’ont jamais eu le vertige
demandent aux autres de leur expliquer). Au fond, on aperçoit la statue de la
vierge et de l'enfant Jésus, qui bénit la ville et dont on a pu entendre ou
lire plusieurs fois qu’elle le tient dans la main droite (donc pas du côté du cœur)
car sinon la main de l’enfant lui cacherait le visage. Vous pouvez relire si
vous n’avez pas compris, moi je dis que le sculpteur s’est
pas trop foulé (et comment ils ont fait les autres ?).
Au Puy, toujours point de départ
de la route de Compostelle, on tombe sur cette annonce rassurante « St Jacques
express : besoin d’un produit pour vos randonnées ? Nous vous livrons
le lendemain sur le chemin jusqu’à Conques pour 8 EUR seulement renseignement
en magasin ». Même le métier de pèlerin n’est plus ce qu’il était.
Comme on connaît des Auvergnats (fouchtra),
s’improvise une rencontre à 4 couples qui se réduira à 3 pour raison médicale.
En guise de double clin d’œil, on
fait livrer 4 bocaux (le 4ème sera consommé ultérieurement) de Baba au rhum de
l’épicerie de la Tour d’argent pour une joyeuse équipe persuadée que nous ne
connaissons qu’un seul dessert un qu’un seul restaurant.
On vient aussi avec deux
bouteilles de « la légendaire confinée », vin du Cantal vieilli et
vendu sur les bords du Lac des Graves (15590 Lascelle) au fond duquel il est
réputé avoir passé une année entière à barboter et dont la presse spécialisée affirme
« Au nez, déjà, il a évolué : il est plus délicat. Le gamay (qui
compose ce vin pour moitié, avec du pinot noir) a presque entièrement
disparu. Les experts convives confirment « ouais, il se laisse boire ton pinard
»
On se risque in extrémis tenter
par une escapade madrilène. Alors qu’on nous a vanté les mérites du passe sanitaire européen et son mode « spécial
frontière » (tu cliques le machin et ça affiche ta date de naissance), le
premier obstacle à Orly s’avère être la présentation à l’hôtesse d’enregistrement
d’un document spécialement espagnol dont tout le monde a reçu les modalités de
fabrication en même temps que la réservation d’avion. A voir les passagers agglutinés
dans le recoin des punis taper fébrilement sur leur téléphone mobile, on doute
de l’universalité du message. La solidarité jouant à plein, on se fait des
copains avec qui on échange ce qu’on doit répondre à la 2ème question de la 3ème
page contre la réponse à la 17ème de la 5ème page. A la fin, comme il est
impossible de scanner le passe sanitaire qu’on a sur propre
son téléphone, on finit par une page de déclaration sur l’honneur qui envoie
par mail un QR code qu’on montre à l’hôtesse en croisant les doigts. On
embarque en rêvant à ce système qui fait plus confiance à une affirmation
invérifiable qu’à une preuve française, et on débarque sous une pluie battante
qui nous pousse dans le premier troquet venu où la télé montre des types en maillot
uni qui courent pour prendre un ballon à d’autres en maillot rayé. Comme dans la
salle, les convives poussent des oh et des ah de façon
désynchronisée en mangeant des tapas, on comprend qu’il s’agit d’une lutte sans
merci entre deux équipes locales. On est dans l’ambiance. On se perdra plus
tard à la recherche des adresses du Routard mais on se retrouvera quand même
dans une ambiance jeune-techno-branché à siroter un Moscow mule et une
margherita bien glacés sur un rooftop exposé aux vents
d’hiver.
Musique et autres distractions
23 juin, à un jour près, et parce que la 2ème dose ne
sera efficace que le lendemain, on a droit à inaugurer le machin qu’on met dans
le nez, qui fait pleurer et qui prouve qu’on n’est pas malade et dont d’aucuns
useront et abuseront tant que ce sera offert par les autres, ceux qui se sont
fait planter une aiguille dans le bras trois fois pour toutes. Tout cela pour
assister enfin au concert d’Alain Souchon dont le billet porte la date de la
programmation originale : 17 mai 2020 ! Sur scène, le quasi octogénaire bondit
de cour à jardin et de haut en bas tel un Mick Jagger.
A Malakoff, dans le sentier même, l’animation
annuelle des serres municipales est agrémentée d’un concert de blues où le
musicien chante d’une voix lascive mais anglaise le vieux blues Candy man
dont il vend opportunément la traduction en français « Ses sucettes ne
fondent pas dans la bouche mais durcissent, c’est pourquoi les dames disent
voici le candy man ». Hasard ou inspiration pour
Gainsbourg ?
Au new morning, (comme d’habitude)
Elliott Murphy résident en France depuis 30 ans explique avec des phrases françaises
qui se terminent le plus souvent en anglais qu’il n’est pas monté sur scène
depuis quatorze mois. Il en joue chaque fois qu’il se plante (14 months !!!). Rétrospectivement on lui conseillerait d’essayer
au moins de franciser son prénom, au cas où…
Au grand rex, Patti Smith dont l’enthousiasme reste
intact dépense beaucoup de son énergie dans ses prouesses vocales mais sait en
garder suffisamment pour faire ses nattes en fin de concert.
On
annonce un concert en ligne de Bob Dylan pour le 19 juillet. Pour une somme qui
paraît modique vu l’importance de l’évènement à quiconque considère l’évènement
comme important, mais sans doute exagérée à quiconque préfère Florent Pagny (au
hasard), on se connecte donc où il faut quand il faut en tenant compte du
décalage horaire avec un paquet d’amateurs cosmopolites qui attendent l’artiste
en échangeant des pensées aussi définitives que « j’ai hâte », « quelle
chance », « j’espère qu’il va chanter desolation
row ». A l’heure dite le vieux barde (c’est la
périphrase généralement consacrée de nos jours, sinon des journalistes plus
imaginatifs peuvent dire « le créateur
de blowing in the wind »
ou « le prix Nobel de littérature » ou « celui qui fut un des
chantres de la contre-culture des années 1960 ») donc le gars arrive en noir
et blanc et en veste noire sur chemise blanche dans une atmosphère enfumée par
les consommateurs d’un faux petit bouge genre taverne mexicaine louche, et planqué
derrière quelques faux ou vrais micros toujours destinés à ce qu’on ne voit pas
trop sur son visage des ans l’irréparable outrage. Il chante accompagné de quelques
inconnus masqués (tendance Covid). Après la première chanson, la lumière s’éteint
totalement (comme sur scène où on l’aperçoit parfois trépigner pour se
dégourdit les jambes) mais comme il réapparait en veste blanche sur chemise
noire, on comprend subtilement que le spectacle n’est peut-être pas en direct.
Qu’à cela ne tienne, une heure de Dylan inédit ça ne se refuse pas. On ne reste
pas trop connecté pour suivre les pensées post-concert comme « j’avais hâte »,
« quelle chance nous eûmes », « dommage, qu’il n’ait pas chanté desolation row ».
On n’est pas long à apprendre que
le prix Nobel de littérature reprend ses tournées en décembre et commence par New-York
(NY). Branle-bas de combat, on essaie conjointement de se renseigner sur les
modalités étazuniennes en termes d’accueil d’immigrés européens nécessairement
suspects de trimbaler des cochonneries qu’eux-mêmes n’auraient jamais attrapées
sinon, sur les places encore disponibles aux concerts du créateur de blowing in the wind , et sur le lieu
du concert (ça a l’air simple si on a un hôtel à times square, il y a qu’un
changement). Mais le temps passe vite et les disponibilités fondent. Jusqu’à ce
qu’on découvre un beau matin que les seules places restantes sont pour « accompagnant
handicapé », sans place pour handicapé. N’ayant pas la certitude que le handicapé est fourni avec la place ni que l’accueil à la frontière
serait à la hauteur de nos efforts, on remet à plus tard notre visite à celui
qui fut un des chantres de la contre-culture des années 1960. C’est dommage
finalement, de times square, on pouvait même y aller à pied.
On n’a que l’âge de ses artères
Sans trop insister sur les aventures cardio-vasculaires
des uns et des autres, notons une mention spéciale à un amateur de foot qui se
fait héliporter depuis son stade préféré (qui n’est pas le chaudron) jusqu’à l’hôpital
de Saint Etienne pour une pose de stents (pour les nuls, renseignez-vous, ça vous
servira un jour) plutôt que de venir déguster des babas au rhum avec les
copains.
César du meilleur suspens à une
ex-institutrice toujours Malakoffiote – ex-aequo avec quelques médecins qui l’ont
bien aidée- qui juge plus sage de passer un petit check-up cardio pour se mettre
au sport et se retrouve d’examen en examen avec une artère bouchée à 80% sous réserve
d’une confirmation par coronographie. Qui a lieu le 28 décembre avec la seule alternative
possible : stent tout de suite ou pontage plus tard ? On ressort avec
une troisième solution qu’on peut résumer : vous n’avez rien vous pouvez
jeter le dossier. La chute est un peu faible mais pas décevante.
Travaux
et réparations
On
reçoit finalement de l’assurance un rapport qui annonce que « la matérialité
n’a pas été constatée puisque les désordres ont été repris » (pour les
nuls ça veut dire que, en ayant ras la casquette de trouver de l’eau dans la pièce,
on a fait les travaux sans attendre leur argent), mais que (sonnez hautbois, résonnez
musettes) « la responsabilité décennale de TDM est engagée » Le tout accompagné d’un gentil mot qui indique
que l’on recevra le chèque correspondant au travaux sous réserve de renvoyer au
préalable une quittance par laquelle on s’engage à ne plus les embêter avec nos
petits problèmes pour au moins sept générations et les 99 ans qui suivent. (Une
quittance, c’est pas après qu’on soit quittes ?).
Par
une triste de nuit de tempête, le superbe hortensia grimpant qui faisait la gloire
du jardin arrête de grimper et s’abat dans la pelouse qui ne fait pas encore la
gloire du jardin. Le petit coin de verdure de l’autre côté de la rue est débarrassé
de ses deux bouleaux malades par un élagueur professionnel qui les laisse s’écrouler
sur la barrière (qu’il achève à la scie électrique) et s’inquiète qu’après l’avoir
filmé (par pure nostalgie) nous vienne l’idée d’aller poster sur facebook. On le rassure en lui affirmant qu’il n’a pas la
notoriété suffisante et que le scandale reste de dimension modeste.
Tous
les espoirs de verdure reposent maintenant sur le rosier Pierre de Ronsard récemment
replanté, ce qui est une bien grande responsabilité pour un petit être qui devra
se débrouiller tout seul dans la vie.
Errare humanum est
confinés sous sommes.
31
Se passe à Malakoff avec des copains et des
plats le Nôtre qu’on est toujours contents de retrouver.
Projets et voyages
Millepied encore reporté au 24 septembre, on espère que quand viendra (si vient) son heure, il saura encore bondir
sur scène (Seine) comme il bondit de date en date, au moins aussi bien voire
mieux que Souchon.
Peut-être l’Ecosse enfin, l’Irlande encore,
ou Ibiza, il paraît qu'en été ce n'est pas comme en hiver.
Vaste monde cruel
Il se dit, mais il n’est pas avéré que, outre un certain pangolin
qui a bon dos (un peu rugueux), la prolifération du delta et de l’omicron serait
due à l’immensité de la bêtise humaine en général et à l’irresponsabilité de
certains Chinois en particulier. Concernant le Dakar, qui n’est pas un variant
des précédents, il reste peu de doute sur le fait qu’on peut innocenter le
pangolin. Après un attentat terroriste, et des tonneaux très télégéniques « sans
conséquence physique pour les deux équipages » qu’on peut se re-passer en boucle sur LCI (« ouah les mecs, les
risques qu’ils prennent, trop forts ! ») on apprend qu’un passager a
été blessé et transporté conscient à l’hôpital de Jeddah
(ouest) pendant que son voisin le pilote, un gamin de vingt, ans est mort.
On perd encore Dimitri, auteur de bande dessinée que (bien que n’ayant
finalement aucun ouvrage paru sous son vrai nom) on persiste à classer à M comme
Mouminoux dans notre bédéthèque, puis Mézières dessinateur
de Valérian, qu’on classe un peu devant., Meat Loaf né Marvin Lee Aday chanteur
et acteur américain
qui doit beaucoup à son compositeur Steinman meurt le
20 janvier
9 mois après le susnommé, et plus fort, tout juste six jours après son jumeau, le
3 janvier
2022, Igor Bogdanoff que faute de place et d’information sérieuse, on
ne différenciera de son frère que par l’année de sa disparition.
Boulot numéro 2
On a tout prévu.
D’arriver avec un gros bloc de papier sous le bras, et commencer
par « rassurez-vous je ne vais pas faire un discours ». Et après un
temps d’arrêt « … juste vous raconter ma vie ».
Après un passage un peu long et pénible, on terminera par la
séquence émotion « merci, ça me fait très plaisir que vous soyez-là, j’ai
rencontré des gens formidables pendant mon passage à Orange »…
« Dommage qu’ils n’aient pas pu venir aujourd'hui ». (note de bas de page : « travailler l’intonation
pour que les moins vifs comprennent le second degré »).
On avait tout prévu, ça s’appelle faire un pot de départ et ça
permet d’annoncer qu’on quitte la vie professionnelle, le 31 janvier, par
exemple. On n’avait juste pas prévu que ce pot ne pourrait pas se faire.
On propose de le remplacer par un morceau de galette qu’on servira
froide afin d’éviter d’abuser de convivialité dont les instants sont pratiquement
interdits. (Pour les nuls un instant de convivialité en entreprise c’est quand on
boit un coup ensemble et qu’on plonge les mains dans le même tas de
cacahuètes).
Parent numéro 1 : Hélène. Bisous et bonne année (un peu tard).
Parent
numéro 2 : Didier.
Bisous et bonne santé (il n’est jamais trop tard).