Christiane, ces vœux nous les avons écrits en pensant à toi.

Comme la vie ne s’arrête pas, nous espérons qu’un jour ils amuseront Mathias.

 

Chatte numéro 1

Apparition sur un membre antérieur d’une grosse excroissance sous cutanée qu’il convient de faire retirer dans les meilleurs délais.

L’animal supporte fort bien l’opération, mais pas les suites de l’anesthésie (soyons rigoureux).

« Son réveil nous pose quelques problèmes », annonce avec ménagement le vétérinaire.

Comme on va la voir à la clinique, on se retrouve d’abord face à une masse hébétée et amorphe dont on nous annonce qu’elle est devenue aveugle, ce qui explique que les premiers rares moments où elle échappe à une léthargie complète soient consacrés à une contemplation assez déroutante du fond de la cage de la clinique alors que ses maîtres désespérés l’appellent de l’autre côté d’une voix déchirée par l’émotion.

On pense à « Miracle en Alabama » quand elle rentre à la maison et retrouve la force de marcher, se lever, reconnaître ses maîtres, et même de monter les escaliers d’un pas de sénateur.

Il est décidé de la laisser vivre en paix le reste de son âge et de la soulager de tout inconfort : collier embarrassant et Fortekor dont la prise est redevenue un combat (c’est malin, on venait d’en acheter une boite).

A l’âge d’un an, sa stérilisation avait failli mal tourner et révélé une atteinte cardiaque.

Tout cela prouve qu’on supporte mieux une anesthésie quand on est jeune que quand on est vieux.

 

Chatte numéro 2

A l’âge de deux ans, on l’avait retrouvée un matin titubante et désorientée, et on l’avait amenée désespéré chez le vétérinaire qui, se contentant d’un « pff on a du mal à leur faire avaler un médicament, mais quand ils trouvent un poison dans la rue, ils le mangent sans réfléchir » l’avait remise sur pied.

On n’aura pas cette fois le temps de faire appel aux urgences, juste celui de la retrouver le soir titubante et désorientée et poussant son dernier râle dans nos bras.

Un départ en avion étant planifié pour le lendemain, on projette d’inhumer soi-même la dépouille. On trouve bien vite sur internet que, selon la législation en vigueur, « Il » (l’animal de moins de quarante kilos) devra être enterré à au moins 35 mètres de distance des habitations et des points d'eau les plus proches, dans un trou d'1m20 de profondeur et qu’il faudra le recouvrir de chaux vive. En creusant le sujet, on apprend que lorsque tout est fait dans les règles de l'art, la chaux vive s'avère un excellent partenaire pour le jardinier, au détail près que dans les yeux, sur la peau, ou même inhalée, elle peut entraîner des brûlures et des malaises. « Avant de la manipuler, munissez-vous de lunettes, de gants de protection et d'habits qui vous recouvrent entièrement » est-il précisé.

On décide d’adapter le processus à la situation quasi-urbaine de Malakoff en remplaçant les 35 mètres réglementaires par 3,50 mètres (qui doit être en grattant au max le plus qu’on puisse espérer au jardin) et la chaux vive (et d’abord où ça s’achète ?) par de la craie d’écolier, chimiquement assez proche, moins dangereuse et fournie à foison par l’Education Nationale à ses fonctionnaires.

Ce n’est qu’en constatant qu’on n’a ni pelle ni bêche qu’on a l’idée de se rendre chez le vétérinaire qui, malgré la date estivale où se déroule le drame assure la permanence nécessaire et suffisante.

Tout cela prouve qu’on supporte mieux un empoisonnement alimentaire quand on est jeune que quand on est vieux.

 

Chats numéros 8 et 9

On assiste le premier avril à l’accouplement un peu problématique de notre jolie voisine Hermès, et d’un noiraud un peu lourdaud dont on moque à tort les capacités reproductrices. C’est tout juste deux mois plus tard que naissent des triplés à raison de deux garçons et une fille.

N’oublions pas que nous sommes au chapitre chat : la disparition de chatte numéro 2 et l’infirmité de chatte numéro 1 nous incitent à nous relancer dans l’aventure de l’adoption. Les deux jumeaux qui nous sont confiés se ressemblent tellement que seule la couleur de leur collier ou une observation attentive dépassant 6 heures par jour permet d’identifier l’un en l’absence de l’autre (en clair, il y en a un qui l’est moins que l’autre – clair). Autrement dit, pour les –vraiment– nuls, quand on voit les deux on reconnait le plus foncé.

Se rappelant comme tout un chacun que, de Romulus et Rémus, l’un a tué l’autre, on préfère affubler les 8 et 9 (on avait numéroté de 3 à 7 les enfants de Vanille et Châtaigne) des noms de Castor et Pollux dont personne ne sait ce qu’ils ont fait mais dont on retiendra au moins à Malakoff que Castor a un collier vert et Pollux un rouge.

Sans doute seulement soucieuse de marquer son territoire, la chatte numéro 1, dont la maladie avait affiné la silhouette se remplume ainsi rapidement en tentant d’affamer les intrus par absorption de tout ce qui traîne dans les gamelles, principalement les leurs, autant qu’une telle notion ait un sens pour une vieille chatte aveugle.

Comme 8 et 9 un peu joueurs s’ingénient à gratter, griffer, voire renverser tout ce qui est susceptible d’être gratté griffé et renversé dans la maison, on s’équipe d’un dispositif antichat constitué d’un vaporisateur d’eau et d’un mode d’emploi très précis « viser entre les yeux sans pitié pour l’animal ».

L’instrument a l’efficacité qu’on imagine : utilisé à bon escient, il provoque un repli immédiat, dénué de toute vertu pédagogique comme de toute répugnance à récidiver.

 

Enfant numéro 1

Après une brève carrière d’enseignante à Acadomia (où elle récolte au passage le charmant compliment d’un élève « avec toi le français, c’est joli »), elle finit par obtenir comme espéré une, puis deux vacations au service des adoptions du Ministère des affaires étrangères. Organise un colloque à l’occasion duquel elle rédige le discours de l’ambassadeur qui le croit sans doute écrit par son chef de cabinet, qui le croit écrit par son adjoint qui sait bien qui l’a fait mais n’en dira rien.

Comme il ne faut pas gâcher et que les effectifs sont un peu maigres, elle est invitée au colloque au titre de préposée au vestiaire d’où elle ne pourra entendre un traitre mot de la façon dont sa prose est mise en scène.

Toi qui assistes aux colloques où se bousculent les plus grands orateurs, pense que la jeune fille que tu viens de houspiller parce qu’elle était un peu longue à te rendre ton loden est peut-être celle qui a écrit le discours du grand crétin qui s’agitait en haut de la tribune et dont tu admirais tant la puissance démonstrative et l’éloquence.

 

Le compagnon ci-devant nordiste et pour l’heure, toujours malakoffiot (comme prévu) conserve quelques velléités d’entrer dans la police. Une soirée raclette (sans que ce détail alimentaire n’ait une grande importance) organisée par une amie commune avec un couple de policiers de carrière à l’air furieusement moderne (comme en témoigne le port d’un pull en cachemire abricot loin du triptyque habituel -pardessus en grosse laine, feutre mou, pipe vissée au bec- que la littérature de hall de gare attribue généralement à la profession) ne lui permet pas d’affirmer complètement sa vocation pour les forces du maintien de l’ordre.

En revanche, son réseau savamment travaillé pendant ses années universitaires lui permet sans coup férir de trouver un poste à responsabilité chez un marchand de valises de la porte de St-Ouen.

Sans qu’on puisse voir une quelconque relation de causalité dans cette affaire mystérieuse, il se trouve que, peu de temps auparavant, son prédécesseur a reçu la moitié de la réserve de valises sur la tête. S’agissant de bagages d’excellente qualité, légères mais solides (et garanties à vie contre les chocs), le poste s’est assez rapidement libéré.

L’image de marque du bagagiste étant comme on l’a dit basée sur le zéro défaut, les productions non conformes sont théoriquement éliminées, mais comme ce serait trop bête de jeter, on voit assez fréquemment arriver sentier de la sablonnière un rebut sauvé de la destruction. On approuve cette attitude anti consumériste, mais on se félicite cependant que l’ex-chti abandonne finalement sa fonction avant que la cave déjà encombrée de choses à l’utilité discutable ne soit envahie de valises à l’inutilité indiscutable pour une famille de 4 (même 5) personnes qui ne projettent pas d’entamer une carrière de receleur.

 

Sans doute contaminé par la vie (presque) parisienne et quelques habitudes bourgeoises qui vont avec, lors d'un retour chez lui, il manque d'être déshérité lorsqu'il suggère que l'assiette ayant déjà accueilli les moules à la crème (à bonne distance de la mer), le chapon farci à l’ail et le maroilles AOC pourrait être changée pour profiter des subtilités de la bûche cannelle - coriandre.

Lors de la réception du bilan de l’année 2014, ses parents se félicitent de n’y être pas cités, mais il nous semble en réalité déceler une très légère déception teintée d’amertume.

On se rattrapera cette année en lâchant en vrac qu’ils écoutent du Tangerine dream (alors qu’on leur a proposé de leur prêter du Pierre Henry), boivent du vin en cubi et aiment à passer leurs vacances dans un Ulysse aménagé où ils dorment sur une planche de bois fixée à 50 centimètres du toit.

 

Le couple projette d’aller gagner ses galons de fonctionnaires en faisant l’Ira dans l’île de beauté.

On comprendra que cette phrase est sans rapport avec l’Irlande puisque, que cela nous plaise ou non, l’île de beauté est la Corse et l’Ira, loin de toute armée révolutionnaire est un institut régional d’administration.

La stratégie puissamment établie consiste à aller là-bas pour faciliter le retour ici.

 

Enfant numéro 2

Achève son stage de fin d’étude chez Bristol-Myers Squibb au mois de mars.

Après une soutenance en privé, la remise publique du diplôme a lieu à la maison de l’Unesco (on ignorait jusque-là qu’à défaut d’une réussite totale concernant la construction de la paix dans le monde, la respectable organisation se rendait utile –et sans doute arrondissait ses fins de mois– en louant ses salles à des organismes triés sur le volet).

Le show à l’américaine        (présenté par le PDG ! du groupe d’écoles) est très au point. Les parrains, les professeurs et les majors de promos se succèdent à la tribune. Les spectateurs sortent surtout de leur torpeur quand s‘envolent les toques carrées qui marquent l’obtention du diplôme. On a un MBA ou pas !

Après les traditionnels discours, on se rue sur le buffet, nourrissant la crainte que les petits fours viennent vite à manquer comme c’est souvent le cas dans ces manifestations où le public vient surtout pour manger et où l’organisateur feint de l’ignorer.

Il n’en est rien. La qualité du buffet le dispute à l’abondance. … on est satisfait de constater qu’une partie du budget consacré à l’obtention d’un diplôme de double compétence a été réservée à fêter l’événement d’une manière en tout point digne de l’occasion et du lieu.

 

Amateur de rugby, fait le voyage au pays de Galles pour assister à deux matchs de la coupe du monde. Les parents qui l’avaient amené en leur temps admirer de l’extérieur le nouveau stade de Cardiff se demandent s’ils ont quelque chose à se reprocher.

Continue en tout cas à s’intégrer à merveille à l’ambiance anglo-saxonne et à toutes les mi-temps que compte traditionnellement là-bas peut-être plus qu’ailleurs un match de rugby. S’aperçoit que l’Irlande est certainement un beau pays puisque les Irlandais rencontrés sur place savent boire et chanter fort.

 

Au hasard de ses pérégrinations faluchardes fait la connaissance et plus car affinités d’une Lyonnaise aspirant pharmacien, originaire de l’Isère qui nous amène un excellent bordeaux et fait excellente impression tant qu’elle évite de porter la faluche en notre présence.

 

Enfants…

Certaines soirées télé-bière commencent tôt avec qpuc (pour les nuls « Questions pour un champion » encore présenté par Julien Lepers) pour ne se terminer qu’aux dernières secondes de la revue de presse de Catherine et Liliane. La première émission, objet de consensus intergénérationnel, appelle d’autant plus à la solidarité qu'une nouvelle directrice de France télévision, dont on n’est plus obligé de dire du bien depuis qu’elle a quitté Orange, a eu la peau du présentateur.

En attendant, les bouteilles s’accumulent parfois dans le panier à verre. Quand les parents boivent les enfants trinquent, mais quand les enfants boivent, les parents vident.

 

Les deux, ainsi que l’ex futur policier et la toujours future pharmacien, se retrouvent dans la maison libérée par les parents pour une soirée de Saint-Sylvestre avec une participation annoncée d’une trentaine de personnes selon les organisateurs, mais plus selon la police, dont on ne saura pas grand-chose à l’exception d’une mauvais photo prise sur un téléphone et le fait que « les voisins ont été sympas ».

 

Boulot numéro 1

Confrontation à un article de parent d’élèves (d’obédience FCPE) décrivant la misère de l’enfant entrant au C.P. à qui il est demandé en quelques semaines de connaître et lire quantités de sons, de syllabes et de mots, de manipuler les chiffres de faire de petits calculs d’écrire (correctement ça va de soi) en cursive ». On reste bien en mal de répondre autre chose que « ben oui tu vois t’as tout compris ton gamin il est au CP pour apprendre à lire et à compter » et même (car hélas la misère appelle la misère) « il est prié de rester bien sagement assis pendant de longues minutes à sa table sans piper mot ».

 

Boulot numéro 2

On est sollicité après avoir signé moult clauses de confidentialité pour expérimenter un nouveau matériel absolument innovant (pour une expérience client incomparable) top secret dont il ne faut absolument pas parler et même là on en a trop dit. A l’issue de la première moitié de l’expérience, quand il est demandé de restituer le matériel dans la boîte d’origine, on s’aperçoit que les chats 8 et 9, insensibles à l’aspect révolutionnaire du contenu ont trouvé le contenant tout à fait propice à être gratté ou griffé telle une vulgaire boîte en carton (ce qu’il est si on regarde les choses en face).

 

Voyages

Tout commence à Pâques par Lisbonne où on cherche des tapas, trouve du vino verde et évite le Fado.

Plusieurs similitudes font penser à San Francisco, le pont sur le Tage, les tramways et les hauteurs.

Seule la présence d’un Christ rédempteur prouve qu’on est bien au Brésil.

Un peu rebuté par l’aspect de patte de lapin, on n’ose pas la dégustation des poucepieds (d’autant qu’on n’en connaît à l’époque ni le nom français ni le portugais), ce qu’on regrettera bien sûr en lisant qu’ils sont succulents, rares, et souvent récoltés en France de façon fort périlleuse dans la baie des Trépassés, à destination principale du marché ibérique.

 

On profite d’une invitation à Roubaix qu’on trouve coquet (et Malo-les-bains qu’on trouve très bien).

 

Qu’il est bon, l’hiver venu de rêver à un bon cassoulet bien garni de lard et de poitrine ou à un confit de canard bien fumant et gras. C’était moins le cas en été en Dordogne, Lot et Tarn où, traînant nos corps encore quinquagénaires mais déjà fatigués sous la canicule des Périgord(s) de diverses couleurs, nous fuyions -même si ça paraît du gaspillage- la nourriture du terroir à la recherche de salades sans gésier, et de grottes et de gouffres où nous nous délections de peintures rupestres, de concrétions excentriques et d’une température constante à treize degrés.

On découvre que Rocamadour n’est pas qu’un fromage mais aussi un lieu de prière où des pèlerins vêtus de chaudes capes de bure et encouragés par les chants de quelques Jeannette exaltées grimpent à genoux des escaliers montants, sablonneux, et de tous côtés au soleil exposés. Nous choisissons de nous en tenir au fromage.

On admire Figeac, son musée Champolion et ses vitraux de Soulages dans une belle église bien fraîche, Sarlat et ses pommes de terre un peu chaudes, Albi, ses murs, sa cathédrale et ses ponts de brique.

 

On part quand même en Irlande. En août, on évite le vendredi saint et son jeûne forcé mais on rate les petits moutons si photogéniques.

 

On finit l’année à Saint-Malo en sachant qu’on aurait pu, si on avait voulu, assouvir enfin le vieux fantasme de nos hôtes : prendre le champagne sur la plage à minuit. Finalement c’est encore mieux que de l’avoir fait.

 

Vaste monde cruel

Le 11 janvier 2015, Anita Ekberg dont les « Marcello Marcello, come here » lancés depuis la fontaine de Trevi ont fait regretter à plusieurs générations de mâles de ne pas s’appeler Marcello décède dans une indifférence quasi générale.

 

Musique et autres distractions

En 1976, le –encore- jeune Martin Scorsese filmant « the Last Waltz » du Band fit pivoter sa caméra en un lent plan panoramique vertical partant des cintres du Winterland Ballroom de San Francisco pour arriver à une petite masse blanche ornée d’une plume. La caméra descend encore de ce qui s’avère être un chapeau sur la tête du –encore– jeune Bob Dylan qui entame « forever young ».

 

En 2015, à Albi, c’est sous un autre chapeau à plume que le moins jeune et fringant Bob Dylan entre en scène, récompensant ainsi un public, lui aussi fatigué d’avoir subi Cali

De retour à Paris, Dylan semble gagné, comme l’était Sinatra, par une affection consistant à chanter de jolies chansons qu'on n'a pas écrites en profitant qu'on a les yeux bleus pour lancer de grands sourires charmeurs aux femmes de tous âges. Il avait subi une première attaque en 1969 au moment de « self portrait ». Cette nouvelle crise de reprises de reprises de Sinatra le préserve cependant de toute velléité de sourire.

 

Patti Smith à l’Oympia reprend l’intégrale de “horses” et termine par une reprise furieuse de « my generation ».

 

Musique quand même

En août, le dernier disque des « Eagles of death metal » souffre d’une assez mauvaise critique dans Rock n Folk.

Cela ne les empêche pas d'être en couverture du numéro de janvier 2016.

Entre ces deux numéros, on s’aperçoit qu’on fait partie des 7 millions de Français qui connaissent quelqu'un qui ou qui connaissent quelqu’un qui connaît quelqu’un qui ... On lâche d’autres larmes à l’évocation de quelques portraits qui passent à la télévision. On aimerait que cela ne devienne pas une habitude.

On regarde aussi une belle interprétation par une beurette, une feuj et une teurbonne (que sa naissance à quelques encablures de Brest ne saurait épargner d’un sobriquet ethnique) d’une chanson pour combattre un tambour. On note la mise en scène assez peu sexy du service cinématographique des armées, tout en comprenant que cette composante sort largement du cahier des charges.

 

C’est peu de temps après et sans doute pas par hasard qu’une bouteille de Jägermeister (breuvage heureusement non conditionné en cubi) ramenée par le papa du chti officiel sera intégralement consommée en conclusion d’une soirée qui avait commencé au Whisky.

 

Travaux et aménagements

Achat et pose d’un décapsuleur mural destiné à faciliter (sans l’encourager) la consommation effrénée de bière constatée depuis une bonne année sentier de la sablonnière. C’est le moment que choisissent les enfants pour se démunir de tout stock du fameux breuvage. Le père sacrifie une bouteille de sa réserve personnelle (qui est de la bière mais pas de la bibine). L’enfant aidant échoue lamentablement en laissant choir la capsule à côté du réceptacle. Après ce premier essai un peu décevant, on est content d’apprendre que l’objet a fait sensation lors de cette soirée de la Saint-Sylvestre dont on a par ailleurs eu fort peu d’échos.

 

Un mur de brique autrefois pioché pour vérifier les infiltrations d’eau est complétement dénudé à l’aide d’un ciseau à brique (il fallait y penser). Il est renommé mur albigeois et orné de la photo encadrée d’un mur prise à Albi (sur lequel ne figurait malheureusement pas la photo d’un autre mur).

 

Coté assurance, comme le chargé de dossier a pris l’habitude de répondre à nos sollicitations avec une régularité métronomique, mais une fréquence un peu basse (grossièrement mensuelle), la conversation fait penser à ces dialogues peu soutenus qu’on pourrait entretenir avec un extra-terrestre à quelques années-lumière de notre planète.

Ce côté science-fiction est parfois amplifié par une impression de recul dans l’espace-temps avec des demandes comme « Monsieur Garnier vient de me demander les documents contractuels, avez-vous d’autres documents que ceux que j’ai déjà au dossier ?». On arrive à garder le contact grâce à un langage codé. Et bien qu’ayant juste envie de hurler « Ne me dites pas que vous avez paumé toutes les photocopies A3 que je me suis tapées à la main il y a bientôt deux ans ? » on se contente de rappeler que « Nous avons beaucoup échangé en janvier 2014 avec Monsieur Dessagne », ce qui normalement signifie à peu près la même chose à qui veut l’entendre. L’année se termine par un « si j’ai bien compris, il vous manque la moitié des remboursements que vous espériez ? »

 

Côté électricité, l’ingénieur se croit supérieur au plombier en ce que, ayant longuement étudié les équations de Maxwell et leurs nombreuses résolutions –toutes approximatives– dans le vide, dans l'air, par soleil et par temps neigeux, il a bien noté qu’à aucun moment, dans un espace non quantique limité à trois dimensions, le petit électron ne s'embarrasse de la couleur de la gaine du fil de cuivre qui le transporte pour choisir son chemin. Cette faculté de repartir à zéro fait que, sans savoir vraiment ce qu’était la phase qui manquait si cruellement à Monsieur Perez, on ose connecter un fil bleu avec un fil rouge et rétablir le fonctionnement souhaité des interrupteurs de la salle de bains (dont on rappelle les exigences de départ : l’interrupteur du plafonnier permet d’allumer et d’éteindre le plafonnier et seulement le plafonnier ; l’interrupteur de la veilleuse du lavabo permet d’allumer et d’éteindre la veilleuse du lavabo et seulement la veilleuse du lavabo).

 

Ce petit rafraichissement par la pratique de nos connaissances en électricité constitue un bon entraînement pour s’attaquer à un chantier d’une autre envergure : la construction en quantité quasi industrielle (une trentaine de pièces) du backbone d’un circuit d’éclairage comme pièce maîtresse d’un outil à haute teneur pédagogique dispensé gracieusement par l’Education Nationale.

Trois ingénieurs seniors (dont un retraité) en déplacement dans le Forez à l’occasion de l’anniversaire d’un quatrième mettent ainsi en commun leurs talents pour raccorder des fils à des douilles de lampe qui montées sur les dessins de quelques têtes blondes constitueront le nez clignotant d’un clown. (A condition que l’enfant ouvre et ferme le circuit assez rapidement sans détériorer l’ensemble, ce qui n’est pas gagné).

Bien que tous les fils utilisés soient du même gris un peu terne, on espère qu’ils comprendront si l’envie leur prend de monter une société de travaux divers que la couleur ne fait rien à l’affaire.

 

N.B. A l’attention des membres de la FCPE : les composants utilisés, tous de basse tension, sont conformes aux normes de sécurité électrique en vigueur. Si l’enfant vient à avaler la pile ou l’ampoule, il pourra s’agir d’un empoisonnement alimentaire ou d’une perforation de l’estomac et en aucun cas d’électrocution.

 

 

Travaux, aménagements, projets

Finir le toit et se dire que c’est fini.

Changer de dizaine.

Retourner voir les jumeaux Moutin se déchaîner dans un sous-sol de Malakoff.

La baisse de l’euro face au dollar semble propice à la vente de rafales. Elle obère en revanche notre projet de retourner à New-York (New-York). Nous porterons au moins avec fierté cette nouvelle preuve que nous n’avons décidément pas les mêmes intérêts que la famille Dassault.

 

Vaste monde cruel

Le prologue du Rallye Dakar-2016, disputé sur 11 kilomètres près d’Arrecifes dans la province de Buenos Aires, a été interrompu après un accident entre une voiture de course et des spectateurs. L'accident a fait 10 blessés au total au km 6,6 de la spéciale du prologue.

On apprend ensuite que L'état de santé d'une des trois personnes grièvement blessées après avoir été percuté par une voiture lors du prologue du Dakar 2016, «s'est aggravé dans la nuit». Le pronostic vital de cet homme est «réservé».

Puis La voiture du Français Lionel Baud, qui avait tué samedi un berger bolivien, a été impliquée mardi 12 janvier dans un nouvel accident mortel, cette fois alors que son véhicule était remorqué. Cet accident a entraîné la mort d’un Argentin qui était au volant d’une Peugeot 505. « Nous sommes très inquiets pour lui » assurait un proche du copilote.

Il devient de plus en plus difficile de s’y retrouver dans toute cette boucherie sponsorisée et d’en compter les victimes. Qui saurait par exemple si l’accident au bout de 6,6 kms constitue le record de la compétition ? si les personnes décédées sont celles pour lesquelles le pronostic était réservé ? à quoi était shooté Lionel Baud quand il a tué une première personne ? une deuxième ? et pourquoi faut-il être plus inquiet pour lui que pour les spectateurs renversés ?

Mais on est rassuré que Sébastien Loeb, qui occupait la tête du classement général lorsqu’il a fait plusieurs tonneaux lundi 11 janvier lors de la 8e étape, aille bien et ait même brillamment remporté la dernière étape.

 

L’année se termine et commence mal pour les musiciens. On perd en quelques jours Lemmy (de Motorhead) et Michel Delpech, David Bowie et Pierre Boulez, Glenn Frey (d’Eagles) et René Angélil, soutien sans faille de Céline Dion.

 

Activité culturelle

Heureusement à la philharmonie II (nouveau nom pompeux donné à la Cité de la Musique), Pierre Henry, dans son fauteuil roulant peut encore donner une belle reprise de sa messe pour le temps présent sur laquelle s’agitent quelques dignes héritiers de Béjart.

 

Fol espoir

Une raison d’être enfin optimiste en ces temps difficiles : on apprend que les primaires de les républicains (oui c’est comme ça que ça se cause) auront lieu les 20 et 27 novembre, ce qui leur laisse dix bons mois pour organiser un débat d’idée de haute tenue d’où se dégagera une personnalité de valeur prête à faire don de sa personne à la France (pour la vie ?).

 

 

 

Parent numéro 1 : Hélène. Bisous et bonne santé.

 

 

Parent numéro 2 : Didier. Bisous et bonne année.