Christiane,
ces vœux nous les avons écrits en pensant à toi.
Comme la
vie ne s’arrête pas, nous espérons qu’un jour ils amuseront Mathias.
Chatte numéro 1
Apparition sur un membre antérieur d’une grosse excroissance sous cutanée
qu’il convient de faire retirer dans les meilleurs délais.
L’animal supporte fort bien l’opération, mais pas les suites de
l’anesthésie (soyons rigoureux).
« Son réveil nous pose quelques problèmes », annonce avec
ménagement le vétérinaire.
Comme on va la voir à la clinique, on se retrouve d’abord face à une
masse hébétée et amorphe dont on nous annonce qu’elle est devenue aveugle, ce
qui explique que les premiers rares moments où elle échappe à une léthargie
complète soient consacrés à une contemplation assez déroutante du fond de la cage
de la clinique alors que ses maîtres désespérés l’appellent de l’autre côté
d’une voix déchirée par l’émotion.
On pense à « Miracle en Alabama » quand elle rentre à la maison
et retrouve la force de marcher, se lever, reconnaître ses maîtres, et même de
monter les escaliers d’un pas de sénateur.
Il est décidé de la laisser vivre en paix le reste de son âge et de la soulager
de tout inconfort : collier embarrassant et Fortekor
dont la prise est redevenue un combat (c’est malin, on venait d’en acheter une
boite).
A l’âge d’un an, sa stérilisation avait failli mal tourner et révélé une
atteinte cardiaque.
Tout cela prouve qu’on supporte mieux une anesthésie quand on est jeune
que quand on est vieux.
Chatte numéro 2
A l’âge de deux ans, on l’avait retrouvée un matin titubante et
désorientée, et on l’avait amenée désespéré chez le vétérinaire qui, se
contentant d’un « pff on a du mal à leur faire avaler un médicament, mais
quand ils trouvent un poison dans la rue, ils le mangent sans réfléchir »
l’avait remise sur pied.
On n’aura pas cette fois le temps de faire appel aux urgences, juste
celui de la retrouver le soir titubante et désorientée et poussant son dernier
râle dans nos bras.
Un départ en avion étant planifié pour le lendemain, on projette
d’inhumer soi-même la dépouille. On trouve bien vite sur internet que, selon la
législation en vigueur, « Il »
(l’animal de moins de quarante kilos) devra être enterré à au moins 35 mètres de distance des habitations et des
points d'eau les plus proches, dans un trou d'1m20 de profondeur et qu’il
faudra le recouvrir de chaux vive. En creusant le sujet, on apprend que lorsque
tout est fait dans les règles de l'art, la chaux vive s'avère un excellent
partenaire pour le jardinier, au détail près que dans les yeux, sur la peau, ou
même inhalée, elle peut entraîner des brûlures et des malaises. « Avant de
la manipuler, munissez-vous de lunettes, de gants de protection et d'habits qui
vous recouvrent entièrement » est-il précisé.
On décide d’adapter le processus à la situation quasi-urbaine de Malakoff
en remplaçant les 35 mètres réglementaires par 3,50 mètres (qui doit être en
grattant au max le plus qu’on puisse espérer au jardin) et la chaux vive (et
d’abord où ça s’achète ?) par de la craie d’écolier, chimiquement assez
proche, moins dangereuse et fournie à foison par l’Education Nationale à ses
fonctionnaires.
Ce n’est qu’en constatant qu’on n’a ni pelle ni bêche qu’on a l’idée de
se rendre chez le vétérinaire qui, malgré la date estivale où se déroule le
drame assure la permanence nécessaire et suffisante.
Tout cela prouve qu’on supporte mieux un empoisonnement alimentaire quand
on est jeune que quand on est vieux.
Chats
numéros 8 et 9
On assiste le premier avril à l’accouplement un peu
problématique de notre jolie voisine Hermès, et d’un noiraud un peu lourdaud
dont on moque à tort les capacités reproductrices. C’est tout juste deux mois
plus tard que naissent des triplés à raison de deux garçons et une fille.
N’oublions pas que nous sommes au chapitre chat :
la disparition de chatte numéro 2 et l’infirmité de chatte numéro 1 nous
incitent à nous relancer dans l’aventure de l’adoption. Les deux jumeaux qui
nous sont confiés se ressemblent tellement que seule la couleur de leur collier
ou une observation attentive dépassant 6 heures par jour permet d’identifier
l’un en l’absence de l’autre (en clair, il y en a un qui l’est moins que
l’autre – clair). Autrement dit, pour les –vraiment– nuls, quand on voit les
deux on reconnait le plus foncé.
Se rappelant comme tout un chacun que, de Romulus et
Rémus, l’un a tué l’autre, on préfère affubler les 8
et 9 (on avait numéroté de 3 à 7 les enfants de Vanille et Châtaigne) des noms
de Castor et Pollux dont personne ne sait ce qu’ils ont fait mais dont on
retiendra au moins à Malakoff que Castor a un collier vert et Pollux un rouge.
Sans doute seulement soucieuse de marquer son
territoire, la chatte numéro 1, dont la maladie avait affiné la silhouette se
remplume ainsi rapidement en tentant d’affamer les intrus par absorption de tout
ce qui traîne dans les gamelles, principalement les leurs, autant qu’une telle
notion ait un sens pour une vieille chatte aveugle.
Comme 8 et 9 un peu joueurs s’ingénient à gratter,
griffer, voire renverser tout ce qui est susceptible d’être gratté griffé et
renversé dans la maison, on s’équipe d’un dispositif antichat
constitué d’un vaporisateur d’eau et d’un mode d’emploi très précis
« viser entre les yeux sans pitié pour l’animal ».
L’instrument a l’efficacité qu’on imagine : utilisé
à bon escient, il provoque un repli immédiat, dénué de toute vertu pédagogique
comme de toute répugnance à récidiver.
Enfant numéro 1
Après
une brève carrière d’enseignante à Acadomia (où elle
récolte au passage le charmant compliment d’un élève « avec toi le français,
c’est joli »), elle finit par obtenir comme espéré une, puis deux vacations
au service des adoptions du Ministère des affaires étrangères. Organise un colloque
à l’occasion duquel elle rédige le discours de l’ambassadeur qui le croit sans
doute écrit par son chef de cabinet, qui le croit écrit par son adjoint qui
sait bien qui l’a fait mais n’en dira rien.
Comme
il ne faut pas gâcher et que les effectifs sont un peu maigres, elle est
invitée au colloque au titre de préposée au vestiaire d’où elle ne pourra entendre
un traitre mot de la façon dont sa prose est mise en scène.
Toi
qui assistes aux colloques où se bousculent les plus grands orateurs, pense que
la jeune fille que tu viens de houspiller parce qu’elle était un peu longue à
te rendre ton loden est peut-être celle qui a écrit le discours du grand crétin
qui s’agitait en haut de la tribune et dont tu admirais tant la puissance
démonstrative et l’éloquence.
Le
compagnon ci-devant nordiste et pour l’heure, toujours malakoffiot
(comme prévu) conserve quelques velléités d’entrer dans la police. Une soirée raclette
(sans que ce détail alimentaire n’ait une grande importance) organisée par une
amie commune avec un couple de policiers de carrière à l’air furieusement
moderne (comme en témoigne le port d’un pull en cachemire abricot loin du
triptyque habituel -pardessus en grosse laine, feutre mou, pipe vissée au bec-
que la littérature de hall de gare attribue généralement à la profession) ne
lui permet pas d’affirmer complètement sa vocation pour les forces du maintien
de l’ordre.
En
revanche, son réseau savamment travaillé pendant ses années universitaires lui
permet sans coup férir de trouver un poste à responsabilité chez un marchand de
valises de la porte de St-Ouen.
Sans
qu’on puisse voir une quelconque relation de causalité dans cette affaire
mystérieuse, il se trouve que, peu de temps auparavant, son prédécesseur a reçu
la moitié de la réserve de valises sur la tête. S’agissant de bagages
d’excellente qualité, légères mais solides (et garanties à vie contre les
chocs), le poste s’est assez rapidement libéré.
L’image
de marque du bagagiste étant comme on l’a dit basée sur le zéro défaut, les
productions non conformes sont théoriquement éliminées, mais comme ce serait
trop bête de jeter, on voit assez fréquemment arriver sentier de la sablonnière
un rebut sauvé de la destruction. On approuve cette attitude anti consumériste,
mais on se félicite cependant que l’ex-chti abandonne finalement sa fonction avant
que la cave déjà encombrée de choses à l’utilité discutable ne soit envahie de
valises à l’inutilité indiscutable pour une famille de 4 (même 5) personnes qui
ne projettent pas d’entamer une carrière de receleur.
Sans
doute contaminé par la vie (presque) parisienne et quelques habitudes
bourgeoises qui vont avec, lors d'un retour chez lui, il manque d'être
déshérité lorsqu'il suggère que l'assiette ayant déjà accueilli les moules à la
crème (à bonne distance de la mer), le chapon farci à l’ail et le maroilles AOC
pourrait être changée pour profiter des subtilités de la bûche cannelle -
coriandre.
Lors
de la réception du bilan de l’année 2014, ses parents se félicitent de n’y être
pas cités, mais il nous semble en réalité déceler une très légère déception
teintée d’amertume.
On
se rattrapera cette année en lâchant en vrac qu’ils écoutent du Tangerine dream (alors qu’on leur a proposé de leur prêter du Pierre
Henry), boivent du vin en cubi et aiment à passer
leurs vacances dans un Ulysse aménagé où ils dorment sur une planche de bois
fixée à 50 centimètres du toit.
Le
couple projette d’aller gagner ses galons de fonctionnaires en faisant l’Ira
dans l’île de beauté.
On
comprendra que cette phrase est sans rapport avec l’Irlande puisque, que cela
nous plaise ou non, l’île de beauté est la Corse et l’Ira, loin de toute armée
révolutionnaire est un institut régional d’administration.
La
stratégie puissamment établie consiste à aller là-bas pour faciliter le retour
ici.
Enfant numéro 2
Achève
son stage de fin d’étude chez Bristol-Myers Squibb au mois de mars.
Après
une soutenance en privé, la remise publique du diplôme a lieu à la maison de l’Unesco
(on ignorait jusque-là qu’à défaut d’une réussite totale concernant la
construction de la paix dans le monde, la respectable organisation se rendait
utile –et sans doute arrondissait ses fins de mois– en louant ses salles à des
organismes triés sur le volet).
Le
show à l’américaine (présenté par
le PDG ! du groupe d’écoles) est très au point. Les parrains, les
professeurs et les majors de promos se succèdent à la tribune. Les spectateurs
sortent surtout de leur torpeur quand s‘envolent les toques carrées qui
marquent l’obtention du diplôme. On a un MBA ou pas !
Après
les traditionnels discours, on se rue sur le buffet, nourrissant la crainte que
les petits fours viennent vite à manquer comme c’est souvent le cas dans ces
manifestations où le public vient surtout pour manger et où l’organisateur
feint de l’ignorer.
Il
n’en est rien. La qualité du buffet le dispute à l’abondance. … on est
satisfait de constater qu’une partie du budget consacré à l’obtention d’un
diplôme de double compétence a été réservée à fêter l’événement d’une manière
en tout point digne de l’occasion et du lieu.
Amateur
de rugby, fait le voyage au pays de Galles pour assister à deux matchs de la
coupe du monde. Les parents qui l’avaient amené en leur temps admirer de l’extérieur le nouveau stade de Cardiff se
demandent s’ils ont quelque chose à se reprocher.
Continue
en tout cas à s’intégrer à merveille à l’ambiance anglo-saxonne et à toutes les
mi-temps que compte traditionnellement là-bas peut-être plus qu’ailleurs un
match de rugby. S’aperçoit que l’Irlande est certainement un beau pays puisque
les Irlandais rencontrés sur place savent boire et chanter fort.
Au
hasard de ses pérégrinations faluchardes fait la
connaissance et plus car affinités d’une Lyonnaise aspirant pharmacien, originaire
de l’Isère qui nous amène un excellent bordeaux et fait excellente impression
tant qu’elle évite de porter la faluche en notre présence.
Enfants…
Certaines
soirées télé-bière commencent tôt avec qpuc (pour les
nuls « Questions pour un champion » encore présenté par Julien Lepers) pour ne se terminer qu’aux dernières secondes de la
revue de presse de Catherine et Liliane. La première émission, objet de
consensus intergénérationnel, appelle d’autant plus à la solidarité qu'une
nouvelle directrice de France télévision, dont on n’est plus obligé de dire du
bien depuis qu’elle a quitté Orange, a eu la peau du présentateur.
En
attendant, les bouteilles s’accumulent parfois dans le panier à verre. Quand
les parents boivent les enfants trinquent, mais quand les enfants boivent, les
parents vident.
Les
deux, ainsi que l’ex futur policier et la toujours future pharmacien, se
retrouvent dans la maison libérée par les parents pour une soirée de Saint-Sylvestre
avec une participation annoncée d’une trentaine de personnes selon les
organisateurs, mais plus selon la police, dont on ne saura pas grand-chose à
l’exception d’une mauvais photo prise sur un téléphone et le fait que « les
voisins ont été sympas ».
Boulot numéro 1
Confrontation
à un article de parent d’élèves (d’obédience FCPE) décrivant la misère de
l’enfant entrant au C.P. à qui il est demandé en quelques semaines de connaître et lire quantités de sons, de
syllabes et de mots, de manipuler les chiffres de faire de petits calculs
d’écrire (correctement ça va de soi) en cursive ». On reste bien en
mal de répondre autre chose que « ben oui tu vois t’as tout compris ton
gamin il est au CP pour apprendre à lire et à compter » et même (car hélas
la misère appelle la misère) « il
est prié de rester bien sagement assis pendant de longues minutes à sa table
sans piper mot ».
Boulot numéro 2
On est sollicité
après avoir signé moult clauses de confidentialité pour expérimenter un nouveau
matériel absolument innovant (pour une expérience client incomparable) top
secret dont il ne faut absolument pas parler et même là on en a trop dit. A
l’issue de la première moitié de l’expérience, quand il est demandé de
restituer le matériel dans la boîte d’origine, on s’aperçoit que les chats 8 et
9, insensibles à l’aspect révolutionnaire du contenu ont trouvé le contenant
tout à fait propice à être gratté ou griffé telle une vulgaire boîte en carton
(ce qu’il est si on regarde les choses en face).
Voyages
Tout commence à Pâques par Lisbonne où on cherche des tapas, trouve du vino verde et évite le Fado.
Plusieurs similitudes font penser à San Francisco, le pont sur le Tage,
les tramways et les hauteurs.
Seule la présence d’un Christ rédempteur prouve qu’on est bien au Brésil.
Un peu rebuté par l’aspect de patte de lapin, on n’ose pas la dégustation
des poucepieds (d’autant qu’on n’en connaît à l’époque ni le nom français ni le
portugais), ce qu’on regrettera bien sûr en lisant qu’ils sont succulents,
rares, et souvent récoltés en France de façon fort périlleuse dans la baie des
Trépassés, à destination principale du marché ibérique.
On profite d’une invitation à Roubaix qu’on trouve coquet (et Malo-les-bains
qu’on trouve très bien).
Qu’il est bon, l’hiver venu de rêver à un bon cassoulet bien garni de
lard et de poitrine ou à un confit de canard bien fumant et gras. C’était moins
le cas en été en Dordogne, Lot et Tarn où, traînant nos corps encore
quinquagénaires mais déjà fatigués sous la canicule des Périgord(s) de diverses
couleurs, nous fuyions -même si ça paraît du gaspillage- la nourriture du
terroir à la recherche de salades sans gésier, et de grottes et de gouffres où
nous nous délections de peintures rupestres, de concrétions excentriques et d’une
température constante à treize degrés.
On découvre que Rocamadour n’est pas qu’un fromage mais aussi un lieu de prière
où des pèlerins vêtus de chaudes capes de bure et encouragés par les chants de
quelques Jeannette exaltées grimpent à genoux des escaliers montants,
sablonneux, et de tous côtés au soleil exposés. Nous choisissons de nous en
tenir au fromage.
On admire Figeac, son musée Champolion et ses
vitraux de Soulages dans une belle église bien fraîche, Sarlat et ses pommes de
terre un peu chaudes, Albi, ses murs, sa cathédrale et ses ponts de brique.
On part quand même en Irlande. En août, on évite le vendredi saint et son
jeûne forcé mais on rate les petits moutons si photogéniques.
On finit l’année à Saint-Malo en sachant qu’on aurait pu, si on avait
voulu, assouvir enfin le vieux fantasme de nos hôtes : prendre le
champagne sur la plage à minuit. Finalement c’est encore mieux que de l’avoir
fait.
Vaste monde cruel
Le 11 janvier 2015, Anita Ekberg dont les
« Marcello Marcello, come here »
lancés depuis la fontaine de Trevi ont fait regretter
à plusieurs générations de mâles de ne pas s’appeler Marcello décède dans une
indifférence quasi générale.
Musique et autres
distractions
En 1976, le –encore- jeune Martin Scorsese filmant « the Last Waltz » du Band fit pivoter sa caméra en un lent plan
panoramique vertical partant des cintres du Winterland Ballroom de San Francisco pour arriver à une petite masse blanche
ornée d’une plume. La caméra descend encore de ce qui s’avère être un chapeau sur
la tête du –encore– jeune Bob Dylan qui entame « forever
young ».
En 2015, à Albi, c’est sous un autre chapeau à plume que le moins jeune et
fringant Bob Dylan entre en scène, récompensant ainsi un public, lui aussi
fatigué d’avoir subi Cali
De retour à Paris, Dylan semble
gagné, comme l’était Sinatra, par une affection consistant à chanter de jolies
chansons qu'on n'a pas écrites en profitant qu'on a les yeux bleus pour lancer
de grands sourires charmeurs aux femmes de tous âges. Il avait subi une première
attaque en 1969 au moment de « self portrait ». Cette nouvelle crise de
reprises de reprises de Sinatra le préserve cependant de toute velléité de
sourire.
Patti Smith à l’Oympia reprend l’intégrale de “horses”
et termine par une reprise furieuse de « my generation ».
Musique
quand même
En août, le dernier disque des « Eagles of death
metal » souffre d’une assez mauvaise critique
dans Rock n Folk.
Cela ne les empêche pas
d'être en couverture du numéro de janvier 2016.
Entre ces deux numéros, on s’aperçoit qu’on fait partie des 7 millions de
Français qui connaissent quelqu'un qui ou qui connaissent quelqu’un qui connaît
quelqu’un qui ... On lâche d’autres larmes à l’évocation de quelques portraits
qui passent à la télévision. On aimerait que cela ne devienne pas une habitude.
On regarde aussi une
belle interprétation par une beurette, une feuj et une teurbonne
(que sa naissance à quelques encablures de Brest ne saurait épargner d’un
sobriquet ethnique) d’une chanson pour combattre un tambour. On note la mise en
scène assez peu sexy du service cinématographique des armées, tout en
comprenant que cette composante sort largement du cahier des charges.
C’est peu de temps après et sans doute pas par
hasard qu’une bouteille de Jägermeister (breuvage
heureusement non conditionné en cubi) ramenée par le
papa du chti officiel sera intégralement consommée en conclusion d’une soirée
qui avait commencé au Whisky.
Travaux et
aménagements
Achat
et pose d’un décapsuleur mural destiné à faciliter (sans l’encourager) la
consommation effrénée de bière constatée depuis une bonne année sentier de la
sablonnière. C’est le moment que choisissent les enfants pour se démunir de
tout stock du fameux breuvage. Le père sacrifie une bouteille de sa réserve
personnelle (qui est de la bière mais pas de la bibine). L’enfant aidant échoue
lamentablement en laissant choir la capsule à côté du réceptacle. Après ce
premier essai un peu décevant, on est content d’apprendre que l’objet a fait
sensation lors de cette soirée de la Saint-Sylvestre dont on a par ailleurs eu fort
peu d’échos.
Un
mur de brique autrefois pioché pour vérifier les infiltrations d’eau est
complétement dénudé à l’aide d’un ciseau à brique (il fallait y penser). Il est
renommé mur albigeois et orné de la photo encadrée d’un mur prise à Albi (sur
lequel ne figurait malheureusement pas la photo d’un autre mur).
Coté
assurance, comme le chargé de dossier a pris l’habitude de répondre à nos
sollicitations avec une régularité métronomique, mais une fréquence un peu
basse (grossièrement mensuelle), la conversation fait penser à ces dialogues
peu soutenus qu’on pourrait entretenir avec un extra-terrestre à quelques
années-lumière de notre planète.
Ce
côté science-fiction est parfois amplifié par une impression de recul dans l’espace-temps
avec des demandes comme « Monsieur Garnier vient de me demander les
documents contractuels, avez-vous d’autres documents que ceux que j’ai déjà au
dossier ?». On arrive à garder le contact grâce à un langage codé. Et bien
qu’ayant juste envie de hurler « Ne me dites pas que vous avez paumé
toutes les photocopies A3 que je me suis tapées à la main il y a bientôt deux
ans ? » on se contente de rappeler que « Nous avons beaucoup
échangé en janvier 2014 avec Monsieur Dessagne »,
ce qui normalement signifie à peu près la même chose à qui veut l’entendre. L’année se termine par un « si j’ai bien
compris, il vous manque la moitié des remboursements que vous
espériez ? »
Côté
électricité, l’ingénieur se croit supérieur au plombier en ce que, ayant longuement
étudié les équations de Maxwell et leurs nombreuses résolutions –toutes approximatives–
dans le vide, dans l'air, par soleil et par temps neigeux, il a bien noté qu’à
aucun moment, dans un espace non quantique limité à trois dimensions, le petit
électron ne s'embarrasse de la couleur de la gaine du fil de cuivre qui le
transporte pour choisir son chemin. Cette faculté de repartir
à zéro fait que, sans savoir vraiment ce qu’était la phase qui manquait si
cruellement à Monsieur Perez, on ose connecter un fil bleu avec un fil rouge et
rétablir le fonctionnement souhaité des interrupteurs de la salle de bains
(dont on rappelle les exigences de départ : l’interrupteur du plafonnier permet
d’allumer et d’éteindre le plafonnier et seulement le plafonnier ; l’interrupteur
de la veilleuse du lavabo permet d’allumer et d’éteindre la veilleuse du lavabo
et seulement la veilleuse du lavabo).
Ce
petit rafraichissement par la pratique de nos connaissances en électricité
constitue un bon entraînement pour s’attaquer à un chantier d’une autre
envergure : la construction en quantité quasi industrielle (une trentaine
de pièces) du backbone d’un circuit d’éclairage comme
pièce maîtresse d’un outil à haute teneur pédagogique dispensé gracieusement par
l’Education Nationale.
Trois
ingénieurs seniors (dont un retraité) en déplacement dans le Forez à l’occasion
de l’anniversaire d’un quatrième mettent ainsi en commun leurs talents pour
raccorder des fils à des douilles de lampe qui montées sur les dessins de
quelques têtes blondes constitueront le nez clignotant d’un clown. (A condition
que l’enfant ouvre et ferme le circuit assez rapidement sans détériorer
l’ensemble, ce qui n’est pas gagné).
Bien
que tous les fils utilisés soient du même gris un peu terne, on espère qu’ils
comprendront si l’envie leur prend de monter une société de travaux divers que
la couleur ne fait rien à l’affaire.
N.B.
A l’attention des membres de la FCPE : les composants utilisés, tous de
basse tension, sont conformes aux normes de sécurité électrique en vigueur. Si
l’enfant vient à avaler la pile ou l’ampoule, il pourra s’agir d’un empoisonnement
alimentaire ou d’une perforation de l’estomac et en aucun cas d’électrocution.
Travaux,
aménagements, projets
Finir le toit et se
dire que c’est fini.
Changer de dizaine.
Retourner voir les
jumeaux Moutin se déchaîner dans un sous-sol de
Malakoff.
La baisse de l’euro face au
dollar semble propice à la vente de rafales. Elle obère en revanche notre
projet de retourner à New-York
(New-York). Nous porterons au moins avec
fierté cette nouvelle preuve que nous n’avons décidément pas les mêmes intérêts
que la famille Dassault.
Vaste monde cruel
Le prologue du Rallye Dakar-2016, disputé sur 11
kilomètres près d’Arrecifes dans la province de
Buenos Aires, a été interrompu après un accident entre une voiture de course et
des spectateurs. L'accident a fait 10 blessés au total au km 6,6 de la spéciale
du prologue.
On apprend ensuite
que L'état de santé d'une des trois
personnes grièvement blessées après avoir été percuté par une voiture lors du
prologue du Dakar 2016, «s'est aggravé
dans la nuit». Le pronostic vital de cet homme est «réservé».
Puis La voiture du Français Lionel Baud, qui avait tué
samedi un berger bolivien, a été impliquée mardi 12 janvier dans un nouvel
accident mortel, cette fois alors que son véhicule était remorqué. Cet accident
a entraîné la mort d’un Argentin qui était au volant d’une Peugeot 505. « Nous
sommes très inquiets pour lui » assurait un proche du copilote.
Il devient de plus en
plus difficile de s’y retrouver dans toute cette boucherie sponsorisée et d’en
compter les victimes. Qui saurait par exemple si l’accident au bout de 6,6 kms
constitue le record de la compétition ? si les
personnes décédées sont celles pour lesquelles le pronostic était
réservé ? à quoi était shooté Lionel Baud quand
il a tué une première personne ? une
deuxième ? et pourquoi faut-il être plus inquiet
pour lui que pour les spectateurs renversés ?
Mais on est rassuré que Sébastien Loeb, qui
occupait la tête du classement général lorsqu’il a fait plusieurs tonneaux
lundi 11 janvier lors de la 8e étape, aille bien et ait même brillamment
remporté la dernière étape.
L’année se termine et commence mal pour les
musiciens. On perd en quelques jours Lemmy (de Motorhead) et Michel Delpech, David Bowie et Pierre Boulez,
Glenn Frey (d’Eagles) et René Angélil, soutien sans
faille de Céline Dion.
Activité culturelle
Heureusement à la
philharmonie II (nouveau nom pompeux donné à la Cité de la Musique), Pierre
Henry, dans son fauteuil roulant peut encore donner une belle reprise de sa
messe pour le temps présent sur laquelle s’agitent quelques dignes héritiers de
Béjart.
Fol espoir
Une raison d’être enfin optimiste en ces temps difficiles : on
apprend que les primaires de les républicains (oui c’est comme ça que ça se
cause) auront lieu les 20 et 27 novembre, ce qui leur laisse dix bons mois pour
organiser un débat d’idée de haute tenue d’où se dégagera une personnalité de
valeur prête à faire don de sa personne à la France (pour la vie ?).
Parent
numéro 1 : Hélène. Bisous et bonne
santé.
Parent numéro 2 : Didier. Bisous et bonne année.