Chatte numéro 1
Malgré un mode de vie toujours très actif, se met
mystérieusement à engraisser.
Chatte numéro 2
Garde personnellement une belle silhouette élancée mais doit
subir un détartrage qui contribue à l'engraissement du corps vétérinaire.
Chatte numéro 3
Toujours
considérée comme étant de passage, ne bénéficie d'aucun suivi médical et affiche
une santé insolente.
Chattes numéro 1 et 2 et 3 … vs Ursule et Roméo
Mettent une sourdine remarquée à leurs escarmouches
nocturnes contre Ursule et sont en voie de tolérer un certain Roméo pourtant trop
gros matou à l'allure un peu suffisante.
On voit là que dans le cerveau du plus territorial
des mammifères peut raisonnablement se former l'idée que le respect d'un quota
d'expulsions ne saurait être bénéfique à la vie de la communauté.
Enfant numéro 1
Ayant su, lors de son passage précédent,
impressionner la DRH de l'intermarché de Malakoff par
son aptitude à s'écorcher les doigts sans renâcler lors du déplacement de lourdes
palettes de croquettes pour chats et autres biens de consommation courante, se
trouve de plein droit embauchée à temps quasiment complet et touche ainsi le
salaire en conséquence sans qu'il soit besoin cette fois de brandir drapeau
rouge et code du travail, ce qui, pour une étudiante en droit est reposant mais
sans doute un brin frustrant.
Accro à Malakoff, joue donc aussi la proximité dans ses études, de droit, à Malakoff,
confirmons-le (mais précisons que c'est surtout Paris V) dont elle achève la
première année en validant tous ses partiels qui assemblés constituent une
réussite totale.
Outre le droit constitutionnel privé public et
pénal, assimile aussi le fonctionnement de la VAD (pour les nuls : vente à
distance) sur internet et trouve commode qu'il
suffise parfois de traverser le palier sur les conseils de sa mère pour
demander le numéro de carte bleue de son père encore mal réveillé (ça lui
apprendra, à ce fainéant). Peut ainsi se sous-vêtir
de frous-frous signés Stella McCartney.
Let it be.
Fête ses 20 ans en famille (élargie à l'élu de son
coeur) dans un établissement du quai de la Tournelle qui doit sa réputation au
fait qu'il compte les canards broyés et offre une vue pratiquement imprenable
sur une cathédrale.
Assise à la place d'honneur, contemple la
cathédrale tandis que sa mère a une vue pratiquement imprenable sur le préposé
à la moulinette qui participe à la préparation des volatiles (heureusement déjà
trépassés).
Enfant
numéro 2
Fidèle à sa fonction
estivale de moniteur stagiaire (de niveau 2) à la colonie de vacances du
château de Fulvy, haut lieu de l'action associative Malakoffiotte, y fait danser la tecktonik (dont il
reste un virtuose) à Madame le Maire
communiste de Malakoff auprès de qui il laisse s'ébruiter la rumeur qu'il est
communiste.
Cette colonie bien
notée, confirmée par un stage UCPA réussi, l'assure d'être très prochainement très
officiellement bafatisé.
Est étudiant aux Saint-Pères (mais c'est aussi Paris V) en P1 (pour les nuls
: première année de médecine) et se prend de vénération pour les P2 dont il
ambitionne de faire partie au plus vite. Ce ne sera malheureusement pas le cas
en 2008 malgré un effort soutenu qui à défaut des notes suffisantes lui apporte
la stupeur admirative des siens et assez de détermination pour persévérer.
Sauve son père du
ridicule en acceptant (du bout des lèvres) de porter un pull à col en V très tendance
et très cintré (même en taille L) que ce dernier se croyant encore jeune et
svelte avait cru opportun d'acheter pour lui-même sur un site de VAD (pour les
nuls : voir plus haut).
Boulot
numéro 1 : La
programmation d'une inspection provoque une vague de mise à jour de docs en retard.
Boulot
numéro 2 : Dans
la marine, selon un dicton, il faut saluer tout ce qui bouge et repeindre le reste. Dans l'entreprise moderne,
grâce à un bon PAQ (pour
les nuls : plan d'assurance qualité) pour repeindre, il faut
trouver le budget pour acheter la peinture, monter un dossier qui prouve qu'on
a le bon pinceau, qu'on a envisagé tous les scénarios avant de choisir de le
passer de bas en haut et qu'on pourra prouver qu'on ne l'aura jamais passé de
haut en bas. En attendant, ça rouille.
Mais on peut se consoler lors d'une réunion de
restitution du dernier workshop où on apprend que "on a de premiers
retours du kick-off des g.c., on n'a pas analysé
tous les verbatim mais on a des résultats très
satisfaisants avec des messages qui ont été jugés très clairs". (Pour les
nuls : aucune traduction disponible).
Voyages
et festivités
La
famille part d'abord s'aérer au Canada. C'est la nature. C'est très beau, et c'est
très très calme. Outre la visite aux cétacés, et
l'approche d'une belle cascade à la frontière sud, un des moments les plus
mouvementés est une promenade en barque où emporté par
la vitesse, on manque de s'écorcher sur quelque branchage en bord de berge.
Une
bonne partie du séjour est consacrée à la recherche de crêpes aux bleuets dont
on nous a promis qu'elles étaient écoeurantes. Le serveur qui nous amène enfin
le mets tant convoité est incapable de le différencier de la vulgaire crêpe au
sirop d'érable. Ce n'est qu'à Paris qu'on comprendra un peu déçu que notre "écoeurante"
crêpe aux "bleuets" n'était qu'une délicieuse crêpe aux myrtilles.
On
part ensuite se refaire les poumons à New-York (NY)
où un des hypes du moment est un concept assez futé
de magasin construit sur le thème de la boîte privée : musique au maximum,
lumière au minimum, vendeuses-danseuses et armoires à
glace qui filtrent l'entrée. Mais chez Abercrombie & Fitch (c'est le nom) quand on entend "Sorry sir, we're closed, you cannot get
in", il peut suffire de répondre "Yes but
me it is pas pareil, my wife inside,
she pas carte bleue to pay
mais moi je plenty money" pour écarter les
Cerbères.
Enfin,
virée auvergnate pour un voyage dans le passé. Retrouver des amis de trente ans
est un plaisir qu'on ne peut pas s'offrir à vingt ans.
Vaste
monde cruel
Morceaux
choisis de l'année politique, parfois dans l'ordre et parfois pas
Une
petite erreur de gestion pas grave fait perdre 50 milliards à la Société
Générale, et bien que cela n'ait aucune importance car "A chaque crise, la
Société Générale en est ressortie plus forte", le PDG responsable de cette
phrase et de la bévue bat sa coulpe en proposant de sacrifier sur l'autel de la
grandeur du capitalisme la moitié de son salaire annuel. Qui d'entre nous
aurait le courage de dire "2 erreurs par an et je travaille pour la gloire
?". Si l'on imagine qu'il serait malgré tout possible de pousser encore plus
loin le bouchon de l'abnégation, on sent aussi déjà que, contrairement aux
apparences, celui du foutage de gueule n'est pas non
plus arrivé au bout de sa course.
S'apercevant
qu'on ne peut éternellement obérer le consommateur étazunien
en lui prêtant plusieurs fois et de plus en plus cher le même argent que
personne n'a plus, l'économie mondiale se plante en un de ces cracks
périodiques dont on apprend dans les écoles qu'ils sont normaux et c'est pas
grave non plus.
Même sentier de la Sablonnière où l'on n'a pas
toujours su résister aux sirènes du placement facile on goûte à l'ivresse des
profondeurs à l'idée de se coucher le soir en prononçant d'un air blasé la même
phrase que la veille "ah, tiens, on a encore perdu 1000 euros
aujourd'hui".
En
France, l'état se
déclare prêt à lâcher 350 milliards d'euros pour que les banquiers arrêtent de se
prendre entre eux pour des voleurs et par un beau jour ensoleillé, le cac 40 reprend en une journée plus que ce qu'il avait perdu
en une semaine.
Penser
que ceux qui ont acheté au plus bas et revendent ce jour se font des … sur le
dos du contribuable relève de l'analyse bas du front, réductrice, injuste et fausse que
balaie d'un sourire condescendant tout économiste digne de ce nom au fait des dures
mais belles lois de l'économie de marché.
Et quel réconfort alors de voir enfin revenir sur
les visages éprouvés des traders ce bon sourire carnassier qui atteste que le
monde (ce jour-là en tout cas) tourne rond.
"Nous n'avons pas le choix si
nous voulons en finir avec les années fric de l'époque Mitterrand" (Madame
le Ministre des Finance, 29 juillet 2008).
On
parlait de foutage de gueule ? (commentaire
personnel).
Musique
et autres distractions
Le Sun
Ra Arkestra, c'est une douzaine de vieux noirs à
lunettes vêtus de ponchos lamés et de couvre‑chefs variés, allant de la
casquette de base-ball au bonnet de schtroumpf en passant par le melon. Ils
tapent sur des machins et soufflent dans des bidules. Il parait que le schtroumpfissime reconnaissable a
son bonnet doré a connu le grand maître (Sun Ra). Quand je serai vieux, je veux
être schtroumpfissime noir à lunettes.
Pressé par l'idée qu'il existe
encore une salle de plus de 300 places où il n'ait pas donné plus de trois
versions méconnaissables d'au moins une vingtaine de ses chansons, Dylan ne s'arrête
pas à Paris, on va le chercher à Grenoble, mais pas à Brooklyn.
En
contraste, Cohen sort de sa retraite Zen et restitue ses plus belles chansons
avec une belle lenteur apaisante. En rappel, il revient un sourire complice aux
lèvres et le chapeau sur le coeur chanter "I tried
to leave you".
A la cité de la musique St‑François d'Assises
en version de concert dure plus de 6 heures (avec 2 entractes). En version
de concert, quand un lépreux chante "ah je suis guéri", on se demande
pourquoi, alors que le St-François qui est sensé lui
avoir donné le baiser curatif se tient à l'autre bout de la scène.
Travaux
et aménagements.
Retour
du jardinier qui ayant eu carte blanche, joue la carte potager en faisant
miroiter de bonnes soupes pour l'hiver. Le pauvre rosier qu'il accepte de
planter à contre-cœur est vite étouffé par une espèce
un peu inquiétante de citrouille grimpante qui ne donne pas de fruit. Pour
éviter de subir le même sort, on aère un peu à coups de sécateur, serpe,
cisailles et autre échenilloir. Dès le lendemain citrouille, patates et tomates
sont terrassées à jamais. L'homme gagne encore sur la nature : retour à la
friche et au Liebig.
Installation
d'un portillon silencieux. Quand les gens entrent dans le jardin, on n'est même
plus prévenu (heureusement pendant une bonne partie de l'année, la citrouille
constrictor tient les intrus à distance).
Remplacement du lavabo par un modèle encastré dans
un très joli meuble d'angle avec lumière douce intégrée, mais le plombier n'a
pas le droit de le raccorder à l'électricité. On fait donc appel au corps de
métier adéquat ; l'homme de l'art prévenu un peu tardivement au mois d'août
pour faire un devis n'a malheureusement pas encore eu le temps de revenir depuis
l'autre bout de l'allée où il habite.
Vaste
monde cruel
Pensant que l'Afrique a eu son content de
massacres, le Dakar décide de visiter Argentine et Chili pour finir à coups de
4x4 le travail que Pinochet et Videla ont laissé en
plan.
Travaux,
aménagements, projets
: Aller en Islande, retourner à New-York.
Refaire
à peu près tout dans la maison (ou alors l'électricité dans la salle de bains,
ce serait pas mal).
Aller voir Picasso le 1er février à 2 heures du
matin (un événement très parisien qui ne coûte pas plus cher que dans la
journée).
Parent numéro 1 : Hélène. Bisous et bonne santé.
Parent numéro 2 : Didier. Bisous et bonne année.
Innovation : … pour la deuxième fois, le blog
annuel se dématérialise sur http://hanriot.name. Quelques bonus en ligne.